« Une fouille archéologique a permis la découverte d’un théâtre antique dans un remarquable état de conservation, à Sainte-Ruffine », annonce l’Eurométropole de Metz.
Cette découverte a été faite dans le cadre d’un projet de construction sur une parcelle de 600 m2, étudiée, depuis la fin du mois de juin, par une équipe de 5 archéologues du service archéologie préventive de l’Eurométropole de Metz (voir ci-contre).
La fouille menée rue de la Haie Brûlée, a mis en lumière un long tronçon du mur courbe de la cavea, autrement dit la partie d’un théâtre (ou d’un amphithéâtre) romain qui accueillait les rangées de gradins et où s’asseyaient les spectateurs. D’une manière générale, ces constructions se composent de plusieurs éléments : la cavea, une scène (l’orchestra en latin) et une grande façade dite diamétrale qui ferme le monument. « Le décapage a très vite révélé la présence d’un édifice d’une taille importante. Les découvertes sont suffisamment caractéristiques pour identifier un théâtre antique», précise la collectivité. Et pas des moindres puisque l’estimation de capacité évoque environ 6 000 spectateurs. À titre de comparaison, c’est équivalent à la capacité du célèbre théâtre d’Epidaure, l’un des mieux conservés de Grèce, lors de sa création, au IVe siècle avant JC (la capacité est passée à 12 000 personnes pendant la période romaine).
L’existence d’un tel édifice à Sainte-Ruffine qui est spectaculaire réinterroge quant au rôle et à la place que la commune qui accueille aujourd’hui près de 600 habitants, a pu avoir, durant l’Antiquité. Était-ce une bourgade, une ville ou lieu de culte suffisamment important pour nécessiter la construction d’édifices publiques de grande dimension tels que des thermes et un théâtre… ? Ces questions restent ouvertes mais la fouille archéologique menée par les équipes du service régional de l’archéologie apporte un nouvel éclairage. Les résultats de ces recherches scientifiques complexes seront portés à la connaissance de tous par des publications, conférences et expositions, une fois la mission des archéologues, terminée.
Maison de l’archéologie de l’Eurométropole de Metz
Depuis 2007, l’Eurométropole de Metz dispose de son propre service d’Archéologie Préventive. Le Ministère de la Culture et de la Communication a délivré à l’Eurométropole de Metz un agrément portant sur la réalisation de tous types de diagnostics ainsi que l’exécution de fouilles pour les périodes chronologiques allant de la Protohistoire à l’époque contemporaine. Objectif : révéler les secrets du patrimoine et les partager avec le public par le biais d’expositions. La Maison de l’Archéologie et du Patrimoine, inaugurée en 2012, vise à mieux valoriser le patrimoine archéologique et à mieux identifier et exploiter les ressources territoriales. Elle est équipée d’ateliers d’études et de consultations et permet la conservation et l’accessibilité des collections aux étudiants, aux chercheurs, aux professionnels des musées et des structures archéologiques.
C’est quoi l’archéologie préventive ?
L’archéologie préventive a pour objectif d’assurer, sur terre et sous les eaux, la détection et l’étude scientifique des vestiges susceptibles d’être détruits par des travaux liés à l’aménagement du territoire », explique l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventive créée en 2002. La loi sur l’archéologie préventive du 17 janvier 2001 prévoit ainsi l’intervention des archéologues en préalable aux chantiers d’aménagement, afin de réaliser un « diagnostic », et si nécessaire une fouille. L’aménagement du territoire ne se fait donc plus au détriment des vestiges du passé mais permet, au contraire, leur étude approfondie. Sur son site internet, l’Inrap (www.inrap.fr), partage régulièrement ses découvertes.