Cela dépend notamment de l’évolution des relations qu’entretiennent l’Europe (le monde) et la Russie. L’UE n’est pas à l’abri de devoir composer avec un manque de gaz.
Dans un rapport publié en novembre, l’Agence internationale de l’énergie estime que si l’Union européenne a réduit sa consommation elle va devoir encore réduire encore ses besoins de gaz d’ici l’hiver 2023/2024 en cas d’interruption totale des livraisons russes. Dans ce cas, l’écart entre l’offre et la demande pourrait atteindre 27 milliards de mètres cubes en 2023, soit l’équivalent de 6,5 % de la consommation annuelle de l’UE (en 2021). « L’Union européenne a fait des progrès significatifs dans la réduction de sa dépendance au gaz russe, mais elle n’est pas encore hors de danger », pour reprendre les termes du directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol. Si l’automne et l’hiver 2023 sont rudes (contrairement à 2022) et que l’économie chinoise rebondit fortement, cela pourrait se compliquer un peu plus encore. Ce qui se traduirait par une nouvelle flambée des prix. Mauvais scénario pour la France qui produit très peu de gaz naturel et doit donc l’importer tout en veillant à diversifier ses sources d’approvisionnement. Si la Russie est un fournisseur important (mais bien moins que pour différents pays de l’est européen), la France importe aussi du gaz d’Algérie, des Pays-Bas, des USA, du Nigeria mais surtout de Norvège qui vend du gaz à l’UE, au prix fort. À noter enfin que les Etats membres de l’Union européenne ont approuvé un mécanisme pour plafonner les prix de gros du gaz au-delà d’un certain seuil. Il entrera en vigueur le 15 février prochain, pour au moins un an. L’objectif est de bloquer toute envolée des cours et leurs conséquences financières pour les populations et l’économie.