Natif de Longeville-lès-Metz et membre du réseau des Ambassadeurs de MOSL International, Jean-François Clervoy incorpore, dans les années 80 et 90, le groupe clairsemé des astronautes célèbres et admirés du grand public, avec Jean-Loup Chrétien, Claudie Haigneré ou plus récemment Thomas Pesquet. La participation de Jean-François Clervoy à trois missions spatiales éclaire cette notoriété, tout comme son détachement à la NASA, en 1992, par l’Agence spatiale européenne, constituant une première. Aujourd’hui retraité de l’espace, il poursuit l’aventure en apesanteur, dans les vols AirZéroG dont il est le fondateur, et sur terre, sous d’autres formes, attirant l’attention des jeunes sur les carrières scientifiques.
Beaucoup en rêvent mais le fait demeure rare : assister de son vivant au baptême d’un lieu ou d’un bâtiment à son nom. C’est arrivé à Richelieu, Verlaine, à Nancy, ou de Gaulle et Badinter. Le Mosellan Jean-François Clervoy peut à bon droit s’enorgueillir de figurer dans cet autre cercle restreint. Trois lieux en France portent le nom de ce sexagénaire en pleine forme : la médiathèque de sa ville natale, Longeville-lès-Metz, le collège de Franconville dans la région parisienne et une place à Sercy en Bourgogne. Mérité ! Car l’ingénieur général de l’armement (DGA) et astronaute a posé quelques pierres angulaires à l’édifice, perpétuellement en mouvement, de la conquête spatiale.
S’envolant jeune vers d’autres horizons, Jean-François Clervoy conserve pourtant une tendresse particulière pour la Moselle : « Mon père était militaire, donc on déménageait tous les deux ou trois ans. Nous avons vécu six mois à Longeville-lès-Metz puis nous avons déménagé à Montigny-lès-Metz, puis Nice ». Sa reconnexion à la Moselle se trame lentement, avec d’abord une participation à des rallyes aériens dont l’un s’achevait sur le tarmac de Lorraine Aéroport, le jour de son inauguration, en 1991. Il a 33 ans. « C’était la première fois que je remettais les pieds sur ma terre de naissance. Quelques années plus tard, j’ai donné une conférence à l’école d’ingénieurs de Metz alors que j’étais basé à la NASA. En 1995, je suis invité aux premiers Mondial Air Ballons (MAB). Depuis, j’y suis allé tous les deux ans car j’ai sympathisé avec Philippe Buron-Pilâtre [fondateur du MAB, ndlr], cet homme est un extra-terrestre, un grand monsieur de la région. C’est à partir de là que je me suis ré-attaché, dans la durée, à cette région. Et puis il y a eu le contact avec la mairie de Longeville-lès-Metz, en 2014, avec Alain Chapelain et Martine Lutt, qui voulaient donner mon nom à la médiathèque ». Le revoilà donc un peu môme, celui qui, « la nuit, rêvait de voler dans l’espace, sans pour autant vouloir d’emblée en faire un métier ».
Le passage du rêve à la réalité s’opère sous les bons auspices d’un père pilote et d’un professeur de CM2 qui « nous disait : vous verrez quand vous aurez mon âge, vous irez passer des vacances sur la lune ». Sa naissance la même année que la NASA agit possiblement dans la transformation du rêve, mais la télévision plus sûrement fait effet : « J’ai grandi avec Star Trek, dont j’étais grand fan, c’était la première série dont toute l’histoire se déroule dans l’espace et on pouvait alors imaginer des trucs dingues, irréalisables sur terre ». Jean-François Clervoy puisera plus tard dans les pouvoirs médiatique et pédagogique pour inspirer à son tour de nouvelles générations et tenter de les aspirer vers les matières scientifiques : « Il y a aujourd’hui un déficit d’intérêt pour la science et un excès d’inscriptions de jeunes dans les études commerciales ». Et si paradoxalement le métier d’astronaute fait un carton dans le cœur des gamins, « c’est parce qu’à 99% ils rêvent d’aller dans l’espace mais ils n’ont aucune idée de ce qu’est le métier d’astronaute au quotidien ».
Ainsi s’explique sa présence fréquente auprès des élèves, encore aujourd’hui : « En 33 ans d’emploi dans la fonction d’astronaute – je crois d’ailleurs que c’est un record mondial puisque j’ai été sélectionné à 26 ans et j’ai quitté le corps actif de l’ESA, l’Agence spatiale européenne, à 60 ans – j’ai visité un millier de classes d’élèves. On peut résumer ainsi le métier d’astronaute : concrètement, c’est un métier d’opérateur de machines complexes – vaisseaux, scaphandres ou systèmes robotiques – dans un environnement particulier. Au quotidien, c’est agir sur des interrupteurs, des manches de pilotage, des commandes comme on dit, en fonction d’informations présentées sur des écrans pour réaliser une certaine tâche dans le cadre d’une procédure. Vous êtes opérateur d’une machine, comme quand vous allumez une machine à laver ou conduisez une voiture. Le métier d’un astronaute, du matin au soir, ce n’est que ça. On lui confie du matériel scientifique issu de la recherche mais l’astronaute n’est pas un chercheur. Quand on dit qu’il fait de la recherche scientifique dans l’ISS [station spatiale, ndlr], c’est un raccourci de langage ; il est en quelque sorte un laborantin qui agit dans un environnement extrême, parce que dehors c’est le vide et les températures varient de plus à moins 200° ; environnement hostile parce qu’on est soumis à des radiations qui nous abîment plus que sur terre ; confiné parce qu’on est dans un petit volume d’où on ne peut pas sortir librement ; et isolé car on est loin de tout, on ne peut pas demander de l’aide à un pompier ou un garagiste pour venir réparer la voiture ». Un langage clair, également au service d’une mise au point : « Non, ce n’est pas vrai, la France et l’Europe n’ont pas perdu de leur puissance en matière spatiale. Ce qui est vrai, c’est que nous mettons moins d’argent dans les programmes spatiaux que les États-Unis. Mais dans le savoir, le savoir-faire et le savoir-faire-faire, on est aussi bons que les Américains, il y a même des domaines où nous sommes les seuls à avoir réussi ». Au service, enfin, d’une réflexion philosophique que lui suggèrent ses voyages de l’extrême : « Le premier sentiment, instinctif, quand on voit la terre au loin, c’est un sentiment de domination, du fait que le regard couvre un paysage d’environ 5 000 km de diamètre, et là, vous êtes Dieu ! Mais dès qu’on commence à raisonner sur sa raison d’être dans ce tout petit village à peine visible à l’œil nu, on se dit qu’on est rien du tout ».
Soirée anniversaire pour le Club MOSL International au Moselle Open 2024
Le Club MOSL International, piloté par Moselle Attractivité, a célébré sa première année lors d’une soirée réunissant des personnalités mosellanes emblématiques. L’événement, marqué par des moments forts de partage et de reconnaissance, s’est déroulé le 7 novembre dernier au Moselle Open.
Des ambassadeurs déterminés à faire rayonner la Moselle
Pour célébrer sa première année d’existence, le Club MOSL International s’est réuni au Moselle Open. Ce réseau, lancé par Moselle Attractivité, réunit des Mosellans qui excellent dans leurs domaines respectifs. Que ce soit dans la culture, le sport ou l’entrepreneuriat, ces ambassadeurs portent l’excellence de la Moselle bien au-delà de ses frontières. Parmi eux se trouvent l’acteur et réalisateur Hugo Becker ainsi que plusieurs sportifs reconnus tels que Jo-Wilfried Tsonga et Pierre-Hugues Herbert.
Un court-métrage mosellan présenté en avant-première
L’un des moments forts de la soirée a été la projection des premières images du court-métrage La ligne de vie, réalisé par Hugo Becker et produit par Laurent Helas. Ce film, tourné en Moselle, explore le quotidien des postiers pendant la Première Guerre mondiale. Cette présentation a été accompagnée d’une réflexion sur l’importance de se souvenir de ses origines, thème cher aux deux artistes présents.
Des nouveaux talents à l’honneur
Lors de l’événement, plusieurs nouveaux membres ont été présentés, réaffirmant l’ambition du club de promouvoir l’excellence mosellane. Parmi eux, la scientifique Nébéwia Griffette, récemment nommée membre junior de l’institut universitaire de France pour ses recherches sur le cancer du sein, et la styliste Gaëlle Lang-Halloo, lauréate d’un prix au festival de mode d’Hyères pour sa collection inspirée par le football. Angelo Musa, pâtissier renommé, a également été mis en lumière pour l’ouverture de son nouveau salon dans un hôtel prestigieux à Dubaï.
Un réseau en expansion
Le Club MOSL International, qui a dépassé la centaine de membres après une année d’existence, est un exemple de la volonté de la Moselle de se faire connaître et reconnaître au niveau national et international. Depuis son lancement, le club s’est réuni à plusieurs reprises à Paris, lors du Salon de l’agriculture, des Jeux Olympiques et à la tour TF1, illustrant ainsi l’engagement de ses membres à promouvoir le territoire. Patrick Weiten, Président du Département,a conclu la soirée en insistant sur l’importance de continuer à viser le podium dans la compétition entre territoires. Elias Mari