L’envolée des prix des denrées alimentaires et la nécessité de prendre soin de l’environnement modifieront, peut-être, les comportements mais, pour l’heure, le gaspillage alimentaire est colossal. Les ménages ont leur part de responsabilité.
Pour faire des économies alors que l’inflation entame le pouvoir d’achat, les Français sont invités à réduire leur consommation énergétique. Mais il est une autre source d’économie dont on parle peu : en finir avec le gaspillage alimentaire. Anecdotique ? Pas vraiment. « Pour près d’un quart des Français, entre 26 % et 50 % des produits qu’ils achètent finissent à la poubelle », résume Thomas Avoirte, expert culinaire chez HelloFresh en se référant à une récente étude* réalisée à l’initiative du fournisseur de box à cuisiner.
En termes de coûts, c’est en moyenne 67 € de nourriture, par personne et par mois, qui finissent à la poubelle. Soit approximativement 17 euros, par semaine alors qu’en moyenne, les ménages dépensent 81,73 euros par semaine pour leur alimentation. Cela peut sembler énorme mais c’est en phase avec d’autres données. Le Gouvernement évoque plus de 30 kilos de nourritures gaspillées, par an, par ménage (4 personnes) soit environ 500 euros par an (avant que l’inflation n’attise les prix). L’Institut de statistiques européen, Eurostat, indique même que, chaque européen, gaspille l’équivalent de 70 kg, par an. Pour l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros, dont plus de la moitié sont supportés par les ménages. La restauration, traditionnelle et collective, ainsi que les acteurs de la chaîne de production de l’alimentation (agriculteurs, transporteurs, usines, distribution…) « gaspillent » l’autre part. Le gouvernement s’est d’ailleurs fixé comme objectif de réduire de moitié le gaspillage d’ici 2025 dans la distribution alimentaire et la restauration collective, et d’ici 2030 pour la consommation, la production, la transformation et la restauration commerciale.
Un Français sur deux jette des produits périmés sans même les avoir ouverts
Revenons aux ménages. Les raisons avancées par l’étude d’HelloFresh pour expliquer « leur » gaspillage sont multiples. Les calculs prennent en considération les restes de repas qui sont jetés au lieu d’être consommés plus tard (un tiers des sondés) les proportions trop importantes qui dépassent la quantité de nourriture nécessaire, les produits dont la date limite de consommation est dépassée. Un Français sur deux jette des produits périmés sans même les avoir ouverts. Les Franciliens et les nordistes affichent les taux de gaspillage le plus élevé et les plus vertueux avec la nourriture vivent dans le sud de la France. Parce qu’il prête à confusion, des modifications de l’étiquetage sont annoncées pour en finir avec les « erreurs » entre les produits « à consommer avant » et d’autres « à consommer de préférence avant » (voir par ailleurs dans ce dossier).
À l’heure où les prix de nombreuses denrées alimentaires flambent, nul doute que faire un peu plus attention à sa façon d’acheter et de consommer, n’est pas inutile. Et ce ne sont pas les solutions qui manquent pour faire des économies. Et ce n’est certainement pas l’unique motivation pour agir avec un peu plus de pertinence. Limiter le gaspillage alimentaire, c’est aussi prendre soin des mers, des sols, de l’air, de la biodiversité, des populations… Bref, de la planète et des Hommes.
*L’étude a été réalisée par Censuswide pour HelloFresh en mai dernier, auprès de 1679 représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus.