Graveur, sculpteur, peintre, l’artiste-artisan Johu Thiam est également créateur de dragons.
Vous êtes le créateur de deux « Graoully », l’un installé à l’école nationale d’ingénieurs de Metz (Enim) et l’autre à Woippy, sur le rond-point de Berlange. Ce dragon vous inspire !
Disons que j’ai de l’affection pour lui ce qui est important car dans le cas contraire, votre travail consiste à répondre à une commande, à contenter le client. Et puis j’aime les histoires et les légendes à tiroirs, dont l’interprétation évolue avec le temps. Le Graoully semble d’ailleurs plus présent dans nos vies ces derniers temps, peut-être que la Covid-19 y est pour quelque chose, je ne sais pas. Ces deux créations, ce sont également de belles rencontres avec le ferronnier d’art messin Jean-Pierre Hugon (Woippy) et le sculpteur Jean-No Renard (Enim). Ce sont des totems des moments que l’on a pu partager. Créer est un acte solitaire mais le créateur a besoin de rencontres qui le nourrissent.
Aimeriez-vous ou envisagez-vous de créer un troisième Graoully ?
Pour être sincère, j’y travaille. Pour l’heure, rien n’est fait mais j’envisage de proposer un projet de Graoully à la Ville de Metz qui n’a pas encore le sien, alors que le Graoully s’affiche partout, sur des maillots comme sur un bateau. Ce pourrait être un beau dragon, imposant, de 3 ou 4 m de haut. Il pourrait peut-être aussi battre des ailes à certains moments de la journée alors que ses yeux s’allumeraient. Ce serait comme de petits rendez-vous quotidiens avec les habitants. J’en parle au conditionnel car je me répète, pour l’heure, c’est un projet. L’avenir dira s’il a abouti ou pas.
Quels sont vos autres projets en cours ?
J’en ai 100 000 ! Je travaille le bois, la terre, la peinture… Dans mon atelier, je coupe, je colle… J’aime passer d’une matière à l’autre, d’un art à l’autre, sinon je m’ennuie. En fait, je fais ce que je veux. Je suis libre et suis très heureux ainsi. Je n’ai pas envie de me laisser enfermer dans des cases.