ÉDITO
Longtemps, la Côte d’Azur résonna comme le plus fringant des synonymes de vacances. Gamin, on aimait rentrer bronzé et raconter à la récré la plage et les glaces à l’italienne. On en rajoutait un peu, remaniant le camping où l’on s’entassait sous la tente en somptueuse villa avec vue sur la mer. Et la Renault 12 chargée comme un mulet prenait ses grands airs d’Aston Martin. C’est fou ce qu’on est inventif quand on est gosse. Rassurez-vous, on le reste. Selon un sondage pour Trip and co, 54% des Français « mentent ostensiblement » sur leurs vacances, « pour que ça fasse plus classe ».
Autres réalités, révélées par un sondage Ipsos (mai 2025), la région PACA et la mer en général restent certes en tête des destinations préférées des Français mais la montagne (+1%), la campagne (+2%) et la ville (+ 4%) gagnent des points.
Une bonne nouvelle pour des départements comme la Moselle dont le principal atout est justement d’en avoir plusieurs, et d’offrir à ses vacanciers une réelle diversité d’activités : balades champêtres et randonnées montagnardes, explorations historiques et patrimoniales dans les villes (l’incontournable Metz et ses phares, mais aussi de plus petites villes et villages au charme délicieux), visites de musées et monuments innombrables (châteaux, églises, remparts…), flâneries sur des paysages variés, dominés par l’eau, la forêt, l’immensité de l’horizon ou la hauteur de vue, découvertes gastronomiques, rencontres d’artisans d’art (verre, fer, pierre, bois), moments de détente en parcs de loisirs et d’aventures ou dans des espaces de thermalisme.
Il y a en Moselle un goût de Bienvenue chez les Ch’tis, vous connaissez l’histoire ? « Quand on vient dans le nord, on braie deux fois, quand on arrive et quand on repart ». On y revient donc. Les bons chiffres du tourisme 2024 en Moselle confirment cette tendance : le Parc Sainte-Croix affiche par exemple une hausse de 6,5% par rapport à 2023. C’est la combinaison d’une évolution du comportement du touriste (moins bling-bling) et d’un engagement financier des collectivités, Département et communes, et d’acteurs privés. Engagement citoyen, aussi, car la fierté d’appartenir à un territoire, plus forte ici qu’ailleurs, et de partager ses richesses, porte des résultats. La Moselle est-elle en train de grignoter sur le potentiel des éternels canons du tourisme français, dont la Côte d’Azur ? Ce n’est pas déconnant de le penser et ce ne serait qu’un juste renvoi d’ascenseur : c’est en effet un sous-préfet puis député de Moselle, Stephen Liégeard, qui inventa le terme de « Côte d’Azur » en 1887.