À compter du 1er janvier 2025, la Région Grand Est prendra en charge la gestion de 3 132 kilomètres de routes issus du Réseau Routier National (RRN), ainsi que 108 ouvrages d’art. Ce transfert, prévu par la loi 3DS, impose des défis organisationnels et financiers, plaçant l’éco-contribution Poids Lourds au cœur des discussions.
Un transfert de grande ampleur
Le réseau routier transféré représente 3 132 kilomètres, soit 12 % du Réseau Routier National. Il s’agit principalement de routes nationales stratégiques, dont les RN4, RN57, RN59 et des axes transfrontaliers reliant la France au Luxembourg, à l’Allemagne et à la Belgique. À cela s’ajoutent 108 ouvrages d’art, notamment des ponts, qui seront désormais sous la responsabilité de la Région Grand Est.
Ce transfert s’inscrit dans le cadre de la loi 3DS, qui vise à renforcer l’autonomie des régions dans la gestion des infrastructures routières. Dans un communiqué de presse, Frank Leroy, président de la Région Grand Est, qualifie cette évolution de « tournant majeur pour nos infrastructures » et souligne l’importance d’adapter les moyens régionaux pour répondre à ces nouvelles responsabilités.
Une réflexion autour du financement
Le communiqué ne précise pas encore les montants exacts nécessaires pour l’entretien et la modernisation de ces infrastructures, mais il informe que la Région devra mobiliser des ressources importantes pour maintenir un réseau de qualité. Une partie de ce financement pourrait être assurée par l’État dans le cadre des compensations financières liées au transfert.
Par ailleurs, l’éco-contribution Poids Lourds apparaît comme une piste sérieusement envisagée pour compléter ces financements. Cette mesure viserait principalement les poids lourds, en particulier ceux en transit international, qui représentent une part significative du trafic sur ces routes.
Le document précise que l’éco-contribution, encore en phase de réflexion, s’inspirerait des modèles européens tels que ceux mis en place en Allemagne ou en Suisse. Elle permettrait de faire contribuer les poids lourds en fonction de leur usage des routes, réduisant ainsi l’impact financier sur les collectivités locales.
Toutefois, Leroy insiste sur la nécessité d’une concertation avec les acteurs économiques avant d’adopter une telle mesure. « Nous devons veiller à un équilibre entre la nécessité de financer nos infrastructures et la compétitivité économique du territoire. » Cette concertation devra également examiner les impacts potentiels sur les transporteurs locaux pour éviter des déséquilibres économiques.
Un transfert sous le signe de la transition écologique
Outre les enjeux financiers, le transfert offre une opportunité unique d’intégrer des considérations environnementales dans la gestion des infrastructures. Le communiqué de presse évoque notamment :
- L’aménagement de voies réservées aux mobilités douces ;
- Le développement d’infrastructures pour les véhicules électriques ;
- La réduction des émissions polluantes, avec des aménagements favorisant un report modal vers le rail et le fluvial.
Ce transfert fait du Grand Est une région pionnière dans la gestion décentralisée des infrastructures routières. Toutefois, les défis restent nombreux et nécessiteront une coordination étroite avec l’État et les acteurs locaux pour garantir le succès de cette transition.
« Ce transfert est une occasion unique de transformer nos infrastructures routières en outils de transition écologique et de développement durable, » conclut Frank Leroy.