Le bonheur tient en deux mots et quelques lettres pour les joueurs de l’US Thionville Lusitanos (USTL) depuis le soir du 11 décembre : Olympique de Marseille. En effet, les joueurs de cinquième division ont tiré le gros lot pour leur 32èmes de finale de Coupe de France. Ils recevront l’équipe la plus populaire de l’Hexagone le dimanche 7 janvier 2024. Entretien avec Julien François, coach déterminé et ravi de l’USTL.
Vous voilà propulsés en 32ème de finale de la Coupe de France face à l’Olympique de Marseille. Un cadeau de Noël avant l’heure ?
C’est sûr que c’était le plus beau tirage possible en termes de notoriété par rapport à la constitution du chapeau dans lequel nous nous trouvions. Nous avons de la chance cette année, après notre déplacement en Nouvelle Calédonie face à Hienghène, et après avoir éliminé Annecy (Ligue 2) au tour précédent, nous voilà sur la route d’un des clubs les plus mythiques de France.
Comment avez-vous appris la nouvelle ?
Nous étions tous réunis au club house de notre formation. Nous avions branché le rétroprojecteur. Quand nous avons vu Brahim Asloum tirer notre boule puis sourire après nous avons compris que cela allait être un gros. Quand il a prononcé « Olympique de Marseille », il y a eu une magnifique effusion de joie de la part de tout le monde.
Après ce tirage au sort, quels premiers mots avez-vous adressé à vos joueurs ?
Je leur ai dit que c’était mérité car nous avons tendance à dire que la Coupe de France c’est la compétition des joueurs pour les joueurs. Leur qualité de travail depuis le début de saison est récompensée. Il va falloir gérer beaucoup de choses pour ne pas perdre la dynamique que nous avons fait en championnat afin de monter en National 2.
L’affiche face au club phocéen se disputera dans 28 jours. Comment seront rythmées vos prochaines semaines avant l’échéance ?
Concrètement, ils nous restent un dernier match de championnat ce week-end face à Raon, chez nous. Après, nous ferons une petite coupure. En fonction de la programmation du match de Marseille, nous reprendrons aux alentours du 26-27 décembre. Je n’ai même pas besoin de prévenir les joueurs de ne pas faire d’excès pendant les fêtes de Noël car je sais que ce sont des compétiteurs.
Si votre équipe vient à bout de l’OM, vous promettez de…
Je ne suis pas trop dans ces délires-là (rires). Je crois surtout à la force du travail. Avant nous Carquefou a su le faire en 2008, puis Canet en Roussillon et dernièrement Andrézieux. Nous allons mettre tout notre cœur et notre énergie. Sur un match de coupe de France tout est possible. Contre Annecy, nous avons même dominé les débats. Mes joueurs en plus d’être bons sont en confiance.
Vous avez pris les rênes de Thionville il y a un peu plus de deux ans alors que le club se morfondait en Régionale 2 (7ème division française). Depuis, vous avez enchaîné deux montées successives, êtes actuellement premiers de votre championnat, et maintenant qualifiés face à l’équipe la plus populaire de France. Que se cache-t-il derrière cette réussite ?
Le travail et l’ambition de vouloir mener à bien un projet porté et mis en place par la mairie mais aussi grâce la passion du président Ventrici. Je n’oublie pas également le président Da Rocha, des ex Portugais de Thionville, mais aussi les bénévoles qui demeurent un des rouages essentiels dans notre bonne organisation. Puis, il y a Stéphane Borbiconi, Tanel Toir, entraîneur des gardiens et moi pour le côté sportif. Nous avons gardé l’ossature de nos meilleurs éléments sur le terrain. Ce n’était pas de gaieté de cœur de repartir de si bas, mais notre patience, notre passion et la force de notre travail est récompensé.
Le club phocéen a pour habitude d’attirer les foules. Que ce soit en termes de capacité mais aussi de sécurité, le stade de Guentrange ne semble pas disposé à accueillir cette affiche. Qu’en est-il de la solution de repli au Stade Saint-Symphorien du grand frère messin ?
Aujourd’hui, les discussions sont lancées entre les Présidents Ventrici et Serin, ainsi qu’avec les politiques. Il faut juste prendre en compte que Metz joue à domicile contre Clermont et évoluer la faisabilité d’accueillir deux matches dans le week-end dans l’antre messine. Si tout le monde met de la bonne volonté, nous y parviendrons. Nous le saurons assez vite. En termes de recettes nous serons forcément gagnants, car nous attendons un stade plein.
Vous affichez 448 matchs en tant que joueur professionnel dont 84 chez les Grenats. Quels souvenirs gardez-vous de ces déplacements sur les pelouses des clubs amateurs en coupe de France ?
En fait c’était un peu mon propos quand nous avons joué Annecy ? J’avais cette volonté de décomplexer mes joueurs. Même en étant pro, il y a toujours une part d’inconscient et vous êtes moins investis que dans un schéma de championnat. C’est en cela que les écarts de niveaux se réduisent. Gattuso, je ne suis pas sûr qu’il sache placer Thionville sur la carte de France !
Vous avez déjà disputé des rencontres au Stade Vélodrome. Qu’est qu’il vous en reste ?
Du monde, du bruit. Mon dernier match là-bas c’était avec Le Havre, nous avions perdu au penalty si je ne dis pas de bêtises. C’est un stade mythique, un monument de foot avec un peuple de supporters exceptionnels.
Extrait video du tirage au sort :
https://www.facebook.com/watch/?v=1408221940117222
Retrouvez notre article sur l’US Thionville Lusitanos de notre édition du mois d’octobre en cliquant sur ce lien