Ambition et humilité sont les maîtres-mots du projet mené depuis deux ans par les dirigeants de l’US Thionville-Lusitanos. Et cela porte ses fruits avec l’équipe fanion qui joue les premiers rôles au cinquième niveau du football hexagonal. Récit.
La route est encore longue. » Il tend à le répéter mais Julien François, coach de l’équipe première de l’Union Sportive Thionville Lusitanos en est conscient : le chemin sur la Nationale 3 et vers les étages supérieurs risque de s’avérer plus aventureux que les saisons précédentes. En effet, depuis son arrivée sur le banc de touche du club de football thionvillois lors de l’exercice 2021-2022, l’ancien joueur professionnel passé notamment par le FC Metz et Le Havre, a été auréolé de deux montées successives. Si la montée était déjà entérinée à deux mois de la fin de la première saison en Régionale 2, l’année dernière s’est déroulée sur les mêmes standards avec un titre de champion de Régionale 1 et quinze points d’avance sur le deuxième.
Avant que la machine se mette à tourner à plein régime, le technicien de 44 ans, a accepté un défi : suivre le Président François Ventrici (voir interview ci-dessous) qu’il a connu du côté du CSO Amnéville et faire renaître de ses cendres un club d’antan. En effet, le FC Thionville a connu les joutes de la deuxième division au début des années 80 mais se morfondait, depuis, dans les bas-fonds du football régional.
Il y a quarante ans, José Souto et Nico Braun faisaient vibrer les travées du stade de Guentrange. Dorénavant, ce sont des jeunes pousses comme Ryad Habbas qui ont pris la relève. L’USTL, née de la fusion entre le FC Thionville et les Portugais de Thionville, séduit à nouveau et voit se remplir les travées de son antre qui a vu défiler par le passé des formations comme le Montpellier Hérault de l’illustre Loulou Nicollin.
Le gros millier de spectateurs enregistré lors de la victoire 5-2 à la mi-septembre face à Sarre-Union ravit Julien François : « Nous sommes un nouveau club avec une nouvelle identité. Et voir de plus en plus de monde assister à nos rencontres n’est pas anodin pour un gros bassin de population comme le nôtre. » À l’heure où l’attractivité est recherchée à tout bout de champ, placer Thionville sur la carte de l’Hexagone grâce à son club de football devient une réalité.
Stéphane Borbiconi, de retour aux sources en tant qu’assistant de Julien François, et fort de 140 matchs en Ligue 1 avec les Grenats veut croire en « cette histoire particulière » pour lui et concède que « tout le club avance avec autant d’humilité que d’ambition. »
François Ventrici : » Rien n’est laissé au hasard «
Le Président de l’USTL revient sur ses deux premières années de mandat. Avec satisfaction et ambitions.
Vous êtes à la tête du club depuis 2 ans. Quel bilan dressez-vous ?
Depuis mon arrivée en mai 2021, le bilan est plutôt satisfaisant dans la mesure où tout se passe comme je l’avais prévu. Il y a eu la montée en N3 au bout de 2 ans mais nous avons fait monter aussi notre équipe U17 en national. C’était la cerise sur le gâteau. Nous avons pour objectif de faire en sorte que tous les ans des équipes jeunes évoluent au niveau national. C’est important, car par expérience, en termes de formation c’est vraiment top. C’est là que les jeunes emmagasinent énormément d’acquis en affrontant des clubs pros. Cela forge le caractère et c’est très bénéfique. Je me réjouis également d’observer que notre équipe féminine a su attraper la montée. Notre projet est mûrement réfléchi. Rien n’est laissé au hasard. Nous savons où nous allons ! Le plan de marche est plus que respecté.
Quelles sont les ambitions pour les prochains temps ?
Déjà nous avons su conserver tout le monde et renforcer où il le fallait afin de jouer une nouvelle montée. Nous ne voulons pas paraître prétentieux mais nous avons dans le viseur la Nationale 2 à très court terme. Nous savons que c’est difficile mais nous voulons y évoluer le plus vite possible. Nous avons tous les éléments pour y arriver grâce à une belle structure et de bons dirigeants. Nous possédons un vrai club de foot et sommes dotés de bons moyens financiers. En tant que président, je reste à ma place, et je me sais entouré de personnes très compétentes à chaque poste. Le poids financier ne doit pas prendre le pas sur la passion. Nous voulons titiller le monde pro mais sans en avoir les contraintes.
En tant que dirigeant d’entreprise, quels parallèles pourriez-vous dresser avec le monde économique ?
En effet, ce sont deux choses qui se ressemblent beaucoup, mais il y a cependant une différence qui réside dans le fait que lorsqu’on dirige un club de football ce sont onze personnes qui jouent pour nous. Au niveau du monde de l’entreprise, le hasard a moins sa place que dans le sport. Il faut prendre en compte les paramètres extérieurs qui font que ça bascule. Mis à part ces faits, le management reste pareil, il faut trouver les bons mots pour driver les employés afin de leur faire atteindre leurs objectifs, tant en leur faisant respecter un devoir d’exemplarité.