Lancé hier officiellement, le futur Centre régional d’instruction de Metz-Frescaty marque un tournant stratégique pour la formation des 20 000 militaires de la zone de défense Est. Porté par le général Olivier Kim, en partenariat avec la Ville de Metz, ce projet ambitieux réhabilite une friche militaire pour la mettre au service de la sécurité et de l’excellence opérationnelle.

C’est sur l’ancienne base aérienne de Metz-Frescaty qu’a été officiellement lancé, mercredi 18 juin, le futur Centre régional d’instruction (CRI) de la gendarmerie du Grand Est. À 17h précises, devant les bâtiments désaffectés du site, le général de corps d’armée Olivier Kim, commandant la région de gendarmerie Grand Est et la zone de défense Est, a présenté les contours du projet aux côtés de Pascal Bolot, préfet de la Moselle, et de François Grosdidier, maire et président de l’Eurométropole de Metz.
Fruit d’une convention signée dès octobre 2024 entre la gendarmerie et la Ville, ce nouveau centre va redonner vie à cinq bâtiments militaires inutilisés, dans une logique de réutilisation raisonnée du foncier et de maîtrise de l’artificialisation. Situé à 1h25 de Paris en TGV, à proximité de l’A31 et de la zone d’activités d’Augny, le site est stratégique à plus d’un titre.
Il servira dès 2025 de base à une montée en puissance de la formation des gendarmes du Grand Est et de la zone Est, soit près de 20 000 militaires et réservistes concernés. Plus de 800 d’entre eux y seront formés chaque année à l’intervention professionnelle, 9 000 au secourisme, 360 à la conduite poids lourds et véhicules légers. Un volume tel qu’il nécessitera un doublement des effectifs d’instructeurs sur site.
Un outil multifonction pour une gendarmerie moderne

Le CRI de Metz ne sera pas qu’un centre d’entraînement. Il incarnera une vision nouvelle de la formation, adaptée aux réalités du terrain comme aux attentes sociétales. Outre les classiques sessions d’intervention, les modules couvriront un large spectre de compétences : de l’examen d’officier de police judiciaire à la formation aux cybermenaces, en passant par le secourisme, la gestion de crise, la prévention des risques psycho-sociaux ou la conduite opérationnelle.
Le centre intégrera également des formations spécifiques pour des publics partenaires : élus locaux confrontés à des situations de tension, cadres de l’Éducation nationale formés à la mise en sûreté d’établissements, ou encore entreprises soucieuses de cybersécurité. Ce décloisonnement voulu par le commandement permettra à la gendarmerie d’étendre son savoir-faire au-delà de ses rangs.
Autre innovation, le pôle Bien-être, Sécurité et Santé au Travail (BESST), financé notamment par le Fonds Mercy, proposera un accompagnement dédié aux militaires et à leur famille. Une approche globale de la condition du gendarme, intégrée à l’évolution doctrinale de l’institution.

Réhabiliter, former, coopérer : un projet à haute valeur ajoutée
La transformation du site militaire en centre de formation s’inscrit dans une politique ambitieuse de reconversion durable. Abandonnée depuis plus de dix ans, la base de Frescaty bénéficie désormais d’un programme de réhabilitation vertueux, conforme aux objectifs du « zéro artificialisation nette » (ZAN) fixés par l’État.
Plutôt que de bâtir du neuf, la gendarmerie et la Ville ont fait le choix de réhabiliter l’existant. Bureaux, hébergements, salle de sport, réfectoires, espaces de cours, chenil et stand de tir : les infrastructures seront modernisées sans démolition, dans le respect de la biodiversité locale. Des zones de préservation écologique seront même créées, pour protéger les espèces recensées sur place.
Enfin, la localisation de Metz – capitale zonale et point d’ancrage des relations transfrontalières avec l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg – renforce la pertinence du choix. La coopération internationale, notamment sur les enjeux de sécurité, trouvera là un point d’appui renforcé.
Chiffres-clés :
- 5 bâtiments réhabilités sur l’ancienne base de Frescaty
- 20 000 militaires concernés dans la zone Est
- 9 000 formés au secourisme chaque année
- 800 à l’intervention professionnelle
- 360 à la conduite
- 1 centre ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24
- 1h25 de Paris en TGVSur l’ancienne base aérienne de Frescaty, la gendarmerie du Grand Est installe son nouveau centre régional d’instruction. Un projet stratégique et durable.