Les salariés de la compagnie luxembourgeoise sont au bout du rouleau et l’ont fait savoir. Des mesures ont permis de calmer le jeu mais place désormais à la discussion et aux négociations.
La compagnie aérienne Luxair ouvre deux nouvelles destinations à compter du printemps prochain : Pescara en Italie et Split en Croatie. La compagnie se hisse également au 7e rang des meilleures compagnies régionales ( réalisant des vols intérieurs ou internationaux mais de moins de six heures), à l’échelon européen. Deux bonnes nouvelles qui interviennent dans un climat particulièrement tendu depuis des mois. Que se passe-t-il ? Les salariés de la compagnie en ont visiblement ras la casquette compte tenu de leur charge de travail, du manque de respect, du gel des salaires… Marre aussi, de ne pas être écoutés. Bref, le 26 septembre, 800 d’entre eux étaient dans la rue pour dire et haut et fort que cela suffisait. Une tripartite « aviation » a également été organisée entre des membres du gouvernement et des représentants des syndicats. Différentes mesures ont été adoptées. Suite à la reprise de l’activité et à l’amélioration de la crise sanitaire, Luxair a décidé de signer la fin du gel des salaires et du chômage partiel à partir du 1er janvier 2023. En faveur du dialogue social au sein de la compagnie aérienne, un médiateur a été nommé pour favoriser les échanges constructifs entre la direction et les syndicats et apaiser les tensions. « L’objectif actuel des différents acteurs, est de collaborer ensemble sur un nombre de solutions afin de garantir le futur et la pérennité des entreprises et des emplois du secteur. De même, il a été abordé l’importance de moderniser la société, d’établir un nouveau plan d’affaire et d’investir dans un modèle commercial pour faire face à la concurrence dans le secteur de l’aviation », affirme le ministère de la Mobilité et des Travaux publics, dans un communiqué. L’heure est donc à l’apaisement mais la situation reste « tendue ».
Télétravail, 34 jours pour les transfrontaliers en 2023
Les frontaliers français vont bénéficier de 34 jours de télétravail, par an, à compter de 2023, soit 5 jours de plus. Et davantage encore ? C’est en discussion…
Le passage de 29 jours de télétravail par an à 34 jours, négocié depuis des mois déjà, entrera en vigueur dès le 1er janvier 2023. La ministre luxembourgeoise des Finances, Yuriko Backes et Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, l’ont confirmé fin septembre. La signature de la convention interviendra, certainement, lors de la prochaine commission intergouvernementale prévue avant la fin de l’année. Faut-il y voir un premier pas vers plus de jours encore…. En tout cas, le télétravail à 100 % comme l’ont laissé entendre différents parlementaires lorrains, suite à un échange avec Bruno Lemaire, le ministre de l’économie, n’est pas d’actualité. Mi-septembre, Yuriko Backes l’a confirmé. Cela dit que les deux pays échangent sur le sujet et envisagent de faire évoluer les règles de manière à permettre aux frontaliers de télétravailler un ou deux jours par semaine sans que cela ne soit compliqué pour les salariés ou les entreprises, c’est aussi une certitude. Comme il est clair que les obstacles tant sur le plan fiscal qu’en ce qui concerne la Sécurité social, sont réels et qu’il faudra se mettre d’accord sur des « compensations », une organisation. Compte tenu des difficultés de mobilité, vivre en France et travailler au Grand-duché devient en enfer. Aujourd’hui pour faire Thionville-Luxembourg, aux heures de pointe, en voiture, il faut compter 1h15 (et plus encore pour les Messins, bien évidemment). Plus de 10 heures par semaine dans les transports et travailler 40 heures, ça use. Alors qu’en travaillant en France, le 100 % télétravail aux « 35 heures » est envisageable. Nul doute que d’aucuns s’interrogent dès lors que leur métier leur permet de télétravailler. Certes ce serait moins rémunérateur (quoi qu’en bossant pour une entreprise parisienne, cela se calcule) mais en termes de qualité de vie, il n’y a pas photo. Et puis augmenter le télétravail permettrait de résoudre, en partie, les difficultés de mobilité tout en étant bénéfique à l’environnement. Ce serait préjudiciable au commerce luxembourgeois, certainement aussi. Pour rappel, les Belges ont droit à 24 jours (les 34 jours de télétravail devant être actés avant la fin de l’année) et les Allemands 19 jours, seulement. Pour l’instant en tout cas, des discussions visent à relever le « seuil de tolérance ».