Une étude de la Fondation Idea consacrée à l’évolution du Luxembourg d’ici 2050 met en lumière toute l’importance pour le pays de se réinventer et de repenser aussi ses relations avec ses voisins, s’il compte éviter l’asphyxie.
En trente ans, le Luxembourg a multiplié son PIB par 2,6, créé près de 290.000 emplois (x2,5), vu le nombre de frontaliers augmenter de 170.000 (x6) et connu une poussée démographique de près de 250.000 personnes (+65%). Le hic, c’est que ce développement a été sous-estimé tant et si bien que le Grand-duché doit composer avec un prix du foncier qui a explosé, un nombre de logements insuffisant, une pénurie de main-d’œuvre (voir ci-contre) des infrastructures de mobilité saturées… Autant de goulots d’étranglement qui se manifestent peu à peu et « représentent une menace pour la prospérité économique, sociale et écologique future du pays », souligne la Fondation Idea (think tank crée par la Chambre de commerce luxembourgeoise) dans une étude intitulée « Une vision territoriale pour le Luxembourg à long terme ». À partir d’un scénario de développement appelé « au fil de l’eau », élaboré par Idea, l’organisme avance qu’en 2050, le Luxembourg comptera un peu plus de 1 million d’habitants contre 640 000 aujourd’hui. Autres chiffres : 955 000 emplois dont 452 000 occupés par des résidents et 503 000 par des… frontaliers. Mais pour cela, le pays va devoir investir et faire preuve d’imagination, ne serait-ce que parce que ses frontières ne sont pas extensibles. D’où l’impérieuse nécessité pour lui de se tourner, aussi, vers ses voisins pour favoriser des solutions transfrontalières. Quelques pistes de travail : créer des fonds bilatéraux permettant de lancer des appels à projets pour co-financer avec les collectivités et/ou les États voisins des infrastructures de mobilité, des projets de formation communs ou des équipements sociaux, culturels, environnementaux. Inciter les communes des territoires transfrontaliers à se rassembler dans des groupements pour impulser et faciliter le déploiement de projets partagés. Faire évoluer le cadre juridique et fiscal pour le télétravail transfrontalier ou bien encore créer des « zones douanières et/ou fiscales à statut international spécifique ». Tout cela n’est pas nouveau (voire même déjà initié) mais l’heure est venue pour le Luxembourg de donner à ses relations avec les collectivités mosellanes et meurthe-et-mosellanes, une autre « ambition » (ce qui implique, aussi, que ces territoires règlent certains détails avec l’État français). Financer un parking-relais ou une ligne de bus, c’est bien mais les enjeux à venir vont nécessiter des investissements d’une tout autre dimension et qui n’impliquent pas uniquement de mettre la main au porte-monnaie. L’étude complète est à découvrir sur le site d’Idea : www.fondation-idea.lu
Pénurie de main-d’œuvre, l’OCDE partage ses conseils
L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a publié un document visant à « aider » le Luxembourg qui se heurte à une pénurie de main-d’œuvre. Quatre priorités sont avancées. L’OCDE souligne l’importance pour le Grand-Duché d’offrir des possibilités de formation des adultes adaptées au marché du travail ; d’orienter et d’encourager les choix de compétences ; de renforcer la gouvernance des données sur les compétences ; d’attirer et de retenir les talents étrangers. Sur ce dernier volet, l’étude qui est disponible en ligne (www.oecd-ilibrary.org), évoque les frontaliers. Pour préciser qu’il importe de leur « simplifier l’accès quotidien au marché du travail luxembourgeois en leur facilitant davantage les transports transfrontaliers, en soutenant la création et l’utilisation d’espaces de travail partagés près de la frontière, en aménageant des heures de travail flexibles et en ouvrant les possibilités de télétravail ». Si même l’OCDE le dit…