Les frontaliers usagers du TER bénéficient d’une réduction sur leur abonnement, histoire de calmer la colère qui gronde face aux dysfonctionnements. Cela dit, sur la route, ça bouchonne.
Franck Leroy, le (nouveau) président de la région Grand Est, l’avait annoncé courant janvier : les usagers du TER bénéficieront d’une réduction de 50 % sur leurs abonnements de train à partir de février et pour trois mois (février, mars et avril). Plus d’un million de billets à petits prix seront également proposé aux voyageurs occasionnels, sur la même période. Tout cela est aujourd’hui réalité et clairement annoncé sur le site de la SNCF. Cette « mesure commerciale », pour reprendre les termes de la SNCF vise à compenser les difficultés rencontrées par les usagers – et tout particulièrement les frontaliers – depuis plusieurs mois, pour cause de travaux, de problèmes techniques, de météo pas sympa, de grève… La réduction accordée ne met d’ailleurs pas un terme aux perturbations, toutes les raisons évoquées supra restant d’actualité. Et puis les trains continueront aussi à être en retard ou bondés aux heures de pointe. En tout cas pour un certain nombre encore. Cela dit les frontaliers qui se rendent au Luxembourg en voiture ne sont pas forcément mieux lotis. Moins serrés ou compressés peut-être mais en termes de vitesse de déplacement, c’est la cata. Dans une récente étude, les experts de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) ont calculé qu’en semaine, la vitesse moyenne de circulation sur l’A 31 était de moins de 50 km/h. Dès 5h24 l’autoroute est congestionnée et cela jusqu’à 10h18. Dans le sens Sud-Nord, elle l’est de 14h54 à 20h12. Et dire que chaque mois, le nombre de frontaliers augmentent… Favoriser le télétravail ? C’est effectivement une option qui séduit les salariés comme les entreprises puisqu’il permettrait de résoudre bien des « ennuis » (voir-ci-dessous).
Télétravail. Le Luxembourg est partant pour deux jours par semaine
Deux jours de télétravail. Les frontaliers qui travaillent au Luxembourg y sont favorables. Une majorité d’entreprises grand-ducales, aussi. Et le gouvernement est au diapason. Bref, c’est plutôt bien engagé mais il va falloir s’entendre avec les voisins.
Après avoir recueilli le nombre de signatures nécessaires, la pétition réclamant « 2 jours de télétravail pour tous, y compris les frontaliers » a fait l’objet d’un débat public, à la Chambre des députés, courant janvier. Bonne nouvelle, les entreprises, aussi, y sont favorables. C’est en tout cas ce que révèle une étude de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) réalisée auprès de 1 073 entreprises (soit environ 140 000 employés). 60 % des entreprises autorisent le télétravail à au moins 76 % de leurs salariés. 41 % le permettent même deux jours ou plus par semaine (aux résidents puisque des règles s’appliquent pour les frontaliers, selon leur pays). Autre info : 83% des entreprises qui permettent le télétravail sont favorables à la mise en place d’au moins deux jours de télétravail par semaine, pour tous les collaborateurs (en toute neutralité fiscale et de sécurité sociale). Et elles sont d’autant plus motivées que 40 % des entreprises sondées disent avoir « perdu » un candidat potentiel parce qu’elles n’étaient pas en mesure de proposer davantage de télétravail. Ce taux grimpe à 42 % dans le secteur financier, contre 39 % dans les autres secteurs. L’UEL demande au gouvernement de « renforcer ses démarches proactives, tout d’abord auprès de l’Allemagne, de la Belgique et de la France, puis au niveau européen ou international », pour que soit revu à la hausse le fameux taux de tolérance de la sécurité sociale, pour le passer de 25 % à 41 %. Et cela sans que cela s’accompagne de la mise en place d’une usine à gaz en termes de paperasserie. Le gouvernement luxembourgeois est aussi favorable a plus de télétravail pour tous mais cela implique d’ouvrir des négociations avec chacun des pays de la Grande Région. Rien d’impossible mais disons que cela pourrait prendre un peu de temps. Cela dit favoriser deux jours de télétravail c’est aussi agir en faveur de l’environnement et de la mobilité… Des arguments qui « s’entendent ».