Le Conseil économique, social et environnemental de la région Grand Est (CESER) plaide pour un renforcement des services publics transfrontaliers, notamment en matière de santé/sécurité.
La crise sanitaire de la Covid-19 a mis à rude épreuve l’ensemble des systèmes de santé nationaux. Dans l’urgence, la solidarité transfrontalière a joué au cas par cas et a permis de sauver des vies. Mais les réactions différentes et non coordonnées des autorités sanitaires des pays concernés ont révélé la nécessité d’une réflexion partagée par-delà les frontières sur les grands enjeux de santé », écrit le Conseil économique, social et environnemental de la région Grand Est (CESER) dans son document (avis) intitulé « Les bassins de vie transfrontaliers, laboratoires de l’intégration européenne ». L’ambition ne doit pas être de tout « révolutionner » mais de capitaliser sur les expériences déjà menées avec pour priorité de les étendre à l’ensemble des zones frontalières. Plus concrètement, le CESER qui plaide pour l’instauration d’une « libre circulation transfrontalière des patients sans obstacles administratifs ni financiers et le renforcement des mécanismes transfrontaliers de coopération sanitaire et de solidarité », préconise le développement de collaborations en matière d’aide médicale d’urgence sur chaque frontière du Grand Est. Le modèle de la convention européenne d’aide médicale urgente transfrontalière entre les SMUR de Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) et d’Arlon (Belgique), qui a montré son efficacité depuis 2009, est une source d’inspiration. À l’instar des pratiques en vigueur dans le Rhin Supérieur (Alsace, Bade-Wurtemberg, Suisse), le CESER est également favorable à la signature de conventions entre les Etats pour permettre l’intervention des pompiers et services de secours de l’autre côté de la frontière, en veillant à la compatibilité technique des matériels. Le Conseil soutient aussi l’ouverture de maisons de santé pluridisciplinaires transfrontalières afin de limiter la désertification médicale de certaines zones rurales. « Ces structures devraient s’inscrire dans des territoires de santé transfrontaliers, que l’ARS Grand Est est encouragée à créer à titre expérimental », précise l’avis qui est disponible en ligne : www.ceser-grandest.fr.À noter qu’au-delà de la santé/sécurité transfrontalière, la mobilité des citoyens est également largement abordée dans ce rapport qui vise à renforcer la coopération transfrontalière et à conforter les conditions « d’une réelle reconnaissance des bassins de vie transfrontaliers et de leurs services publics ».