Le sport n’est pas une activité économique classique, il a un rôle sociétal majeur. Il importe à ce titre de défendre le modèle d’organisation qui prévaut en Europe et en France. C’est le message que Brigitte Henriques, Présidente du Comité National Olympique et Sportif Français, s’est attachée à faire passer lors de sa venue en Moselle.
Brigitte Henriques, Présidente du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) était en Moselle le 31 mars dernier pour rencontrer les dirigeants locaux du sport et de découvrir les équipements initiés par le Département de la Moselle en lien avec le Label Terre de Jeux 2024. Des investissements dont l’ancienne joueuse de football a d’ailleurs tenu à souligner la qualité et l’ambition. À l’heure du déjeuner, c’est face aux membres du Cercle des Paraiges, au Stade Saint-Symphorien, qu’elle est intervenue pour évoquer le modèle sportif européen.
Un fonctionnement solidaire
L’occasion de faire passer quelques messages, alors que le sport ne fait pas franchement partie des sujets abordés dans le cadre des élections présidentielles même si son intérêt tant en matière de santé, d’économie et de cohésion sociale, n’est pas anodin, bien au contraire. « Je ne suis pas contre le sport-business à l’image de ce qui se pratique aux USA mais à mes yeux, il est fondamental que nous conservions et défendions le modèle européen et français qui se caractérise par des compétions dites ‘ouvertes’ reposant sur des mécanismes d’accession et de relégation dans les divisions supérieures ou inférieures et sur des dispositifs de solidarité, notamment économique et financière, entre sport amateur et sport professionnel. Les pros et les amateurs se nourrissent les uns, des autres », a indiqué la Présidente. Un modèle gagnant-gagnant qu’il importe de défendre à l’heure ou des initiatives sont lancées, à l’image de la Super League de Football, au moment où cette approche « européenne » ne fait pas forcément l’unanimité, les pays du nord en défendant une autre, davantage orientée « sport-loisirs ».
La crise sanitaire a fragilisé le modèle
Il faut s’en soucier maintenant (plus encore) car la crise sanitaire a également fragilisé ce modèle. « Les fédérations liées au sport pour tous ont perdu 30 % de licenciés, celles en lien avec les sports de combat, 10 %. Seuls les sports de plein air ont gagné des licenciés étant donné que faire du sport en extérieur est resté possible. En ce qui concerne les effectifs des bénévoles, ils ont également été entamés. Le sport professionnel a fonctionné au ralenti. Des compensations financières ont permis d’amoindrir les pertes mais la situation a eu, là encore, des répercussions sur le sport amateur et les clubs qui ne sont pas sortis de la crise », explique Brigitte Henriques.
S’il importe donc de mettre tous ces sujets sur la table – y compris d’ailleurs la question récurrente du statut du bénévole-, c’est que le timing y est propice. Compte tenu de la présidence française de l’Union européenne mais aussi car dans deux ans se tiendront les JO 2024 de Paris. Un peu loin encore pour susciter l’engouement populaire – et l’actualité n’aide assurément pas – mais en coulisses, le CNOSF est déjà en mode « action » comme le confirment les projets co-construits en partenariat avec les fédérations et les collectivités. Ce même 31 mars, le Département de la Moselle organisait d’ailleurs une grande rencontre intitulée En route vers 2024 : la Moselle en mouvement.