Ferronnier d’art, Jean-Pierre Hugon restaure des monuments historiques et façonne des pièces contemporaines pour une clientèle de particuliers et d’entreprises, avec une même passion et un savoir-faire d’exception.
Comment est née cette passion pour la ferronnerie d’art ?
Mon grand-père et mon oncle étaient forgeron et maréchal-ferrant, alors peut-être qu’une sorte de fibre s’est transmise. En tout cas, j’ai toujours été fasciné par le métal, une matière que l’on travaille à chaud, qui se forge, qui fait appel à de multiples techniques. C’est donc naturellement que j’ai fait les Beaux-Arts à Nancy pour y étudier le design avant de compléter ma formation dans le domaine de la restauration du patrimoine. J’ai eu la grande chance de pouvoir intégrer l’école de Restauration du Patrimoine Architectural de l’UNESCO, à Venise. Une très belle expérience qui m’a permis durant 6 mois de me former et de travailler avec des artisans venus de toute l’Europe, dans un environnement privilégié.
En 1984, vous créez votre entreprise, Hugon Metal Design, à Metz-Vallières. Pourquoi et quels sont vos métiers ?
J’avais envie d’entreprendre, de faire mon petit bonhomme de chemin. Pour ce faire, il me fallait créer mon entreprise. Hugon Metal Design que je dirige avec ma femme, Dominique, emploie 5 salariés et a trois métiers. En direction d’une clientèle privée, de particuliers et d’entreprises, nous concevons et réalisons des escaliers en acier ou inox, des planchers de verre ou bien encore des portails. Rien que des pièces contemporaines réalisées sur-mesure. Dans un autre registre, nous collaborons également avec des artistes pour concevoir des pièces artistiques, comme des sculptures ou des fontaines, par exemple, qui font appel à notre savoir-faire. Mais la plus grosse partie de notre activité et de notre chiffre d’affaires est liée à la restauration de monuments historiques et du patrimoine dans la région. L’entreprise est labellisée Monuments Historiques Qualibat et EPV (Entreprise Patrimoine Vivant).
Qu’est-ce qui vous séduit dans ce type de chantiers ?
Travailler à la restauration du patrimoine implique de pratiquer certaines techniques bien particulières, de s’attaquer à d’imposants chantiers de par leurs dimensions et leur histoire. C’est aussi l’occasion d’enrichissants échanges avec les architectes des Bâtiments de France et d’autres artisans. Intervenir sur le patrimoine est un privilège aussi. J’ai notamment participé à la rénovation des parties ornementales de la Place Stanislas en tant que repousseur feuillagiste. Ce fut une expérience fantastique et cela reste une grande fierté.
Donnez-nous quelques exemples d’interventions sur Metz ?
Nous sommes intervenus à la Cathédrale de Metz, à la Porte des Allemands, sur les grilles de l’Hôtel de Ville ou bien encore au Musée de la Cour d’Or pour lequel nous avons créé le grand lustre en forme de spirale qui surplombe l’escalier monumental dans l’entrée du musée. Cela dit, ce qui me plaît aussi, c’est de pouvoir passer d’un univers à l’autre, d’une époque à une autre, d’une technique à l’autre. Créer une pièce monumentale de 5 tonnes comme l’escalier contemporain que nous avons réalisé pour le siège de la BPALC à Metz, est également un magnifique projet. Je tiens d’ailleurs à remercier tous les donneurs d’ordre et clients qui nous accordent leur confiance car ce sont eux qui rendent cette formidable aventure professionnelle, possible. Et me permettent de m’exprimer.