Il manquait au tableau de chasse de Gérard Depardieu : pour la première fois, l’acteur mythique prête ses traits à un personnage de littérature non moins illustre, celui du commissaire Maigret.
Qui était cette jeune femme, dont le corps, vêtu d’une robe de soirée, vient d’être retrouvé place de Vintimille, dans le 9e arrondissement de Paris ? C’est ce que le célèbre commissaire Jules Maigret cherche à découvrir. Pour trouver le coupable du meurtre, il lui faut se pencher sur l’identité et la personnalité de la victime, en faisant preuve de perspicacité et d’un sens accru de l’empathie. Plus facile à dire qu’à faire : personne ne semble connaître la défunte, et personne n’en a le souvenir. Comme si elle n’avait jamais réellement existé. Et quand, au cours de son enquête, Maigret rencontre une délinquante dont la ressemblance avec la victime est frappante, une blessure du passé est ravivée. C’est Patrice Leconte qui porte pour la toute première fois Maigret et la Jeune Morte au cinéma. Paru en 1954, ce roman policier de l’illustre auteur belge Georges Simenon a cependant déjà été adapté quatre fois auparavant à la télévision : en anglais, avec Basil Sydney et Rupert Davies, en néerlandais, avec Jan Teulings, et en français avec Jean Richard. Le réalisateur collabore pour la première fois avec Gérard Depardieu, qui se glisse avec aisance dans la peau de l’enquêteur. Certains de ses pairs ont déjà incarné de manière remarquable le commissaire (Bruno Cremer à la télévision, Jean Gabin et Michel Simon au cinéma, pour ne citer qu’eux). Mais il est clair que Gérard Depardieu, par sa prestance et sa stature, a tout d’un bon Maigret : avec son pardessus foncé, son chapeau et sa pipe, le commissaire à la sauce Depardieu a quelque chose de sévère et de taciturne. Sous cette apparence bourrue se cache cependant de nombreuses fêlures. Et celles-ci vont refaire surface au fil de l’investigation sur la jeune morte.