Pour un frontalier, travailler au Grand-duché n’est plus aussi séduisant qu’avant. Les difficultés liées à la mobilité et les possibilités de télétravailler invitent certains à… s’interroger.
La « Grande démission » inquiète les entreprises luxembourgeoises. Ce phénomène qui accompagne la crise financière, est, pour l’heure, surtout une réalité aux USA où des millions de salariés (48 millions en 2021) ont choisi de quitter leur job, de façon inattendue, du jour au lendemain, pour faire autre chose, « prendre l’air », un meilleur salaire ou renouer avec du « sens ». La France n’est d’ailleurs pas non plus épargnée. Au Grand-duché, d’après une enquête réalisée par PricewaterhouseCoopers (PWC), spécialiste de l’audit, un quart des salariés se disent prêts à quitter leur emploi au Luxembourg. Et cela même si les rémunérations y sont généreuses. Plusieurs raisons à cela. Compte tenu des prix de l’immobilier au Luxembourg (mais également des écoles privées, pour les familles ne maitrisant pas le luxembourgeois pratiqué à l’école publique), ils sont nombreux à choisir de vivre dans les pays frontaliers. Or, aujourd’hui, pour qui habite à Metz, par exemple, c’est devoir passer quotidiennement 3 heures dans les transports, ce qui est assurément usant dans la durée. Surtout que l’on travaille 40 heures au Luxembourg et non 35. Et puis, il est un autre élément à prendre en considération : le télétravail. Les frontaliers français ont droit à 29 jours de télétravail par an. Une pétition a d’ailleurs été lancée pour obtenir 2 jours par semaine. Mais pour un Français travaillant en France, le télétravail peut être à 100 %. Vaut-il mieux dès lors travailler au Luxembourg ou télétravailler pour une entreprise parisienne (quitte à s’y rendre une ou deux fois par semaine), par exemple, qui offre des rémunérations plus attractives (que localement) ? La question peut se poser pour certaines professions en tout cas. Et les évolutions fiscales concernant les frontaliers invitent aussi à s’interroger puisque leurs impôts devraient augmenter. Autrement dit, le Luxembourg perd de son attractivité et va devoir « réagir ».