Lors de son bilan annuel sur le tourisme et l’attractivité en Moselle, Patrick Weiten, Président du Département, est revenu avec émotion sur la fin annoncée du tournoi ATP 250 Moselle Open, qui vivra sa dernière édition en novembre 2025. Une disparition qu’il qualifie de véritable échec, tant l’événement avait une portée sportive, économique et sociale importante pour le territoire.
« Nous avons un événement qui date de 2003 […] il a traversé une à deux générations de tennismen avec les plus grands qui s’y sont arrêtés », a rappelé Patrick Weiten, évoquant notamment la présence de Djokovic et Tsonga sur les courts messins. Pour lui, cet événement ne se limitait pas à un simple tournoi, mais représentait un moteur d’attractivité unique pour la Moselle.
Une dimension sociale et éducative balayée
Au-delà de l’aspect purement sportif, Patrick Weiten a insisté sur le rôle du Moselle Open dans l’inclusion sociale et l’éducation des jeunes. « Nous avons invité tous les gamins ayant obtenu le brevet des collèges avec la mention ‘très bien’ […] À partir de la fin de cette année, on leur a volé ce moment. » De nombreux jeunes, issus des écoles de tennis ou des maisons de l’enfance, avaient chaque année l’opportunité de côtoyer leurs idoles. « Ce bonheur-là, on l’aura enlevé », a-t-il regretté avec amertume.
Le tournoi était aussi l’occasion d’initiatives éducatives, telles que le tournoi MOME, organisé dans les écoles mosellanes, qui permettait aux élèves de se rapprocher du monde du tennis. Patrick Weiten a souligné combien ces expériences participaient à la formation et à l’inspiration de la jeunesse.
Une perte sportive et économique majeure
L’événement, qui attirait entre 50 000 et 60 000 spectateurs, avait su trouver sa place dans le calendrier ATP, positionné entre le Masters 1000 de Paris-Bercy et les ATP Finals (Masters de fin d’année). Le Moselle Open, vitrine du sport mosellan, a notamment vu Ugo Humbert, premier joueur local à s’imposer chez lui, soulever le trophée.
Sur le plan économique, le tournoi générait entre 3 et 5 millions d’euros de retombées. « On a mis en valeur la gastronomie, nos viticulteurs, on a montré ce que nous étions et ce que nous sommes capables d’organiser », a-t-il ajouté, soulignant l’impact sur l’image du département. La transformation des Arènes de Metz en une enceinte entièrement dédiée à l’événement offrait une vitrine exceptionnelle à la Moselle.
Des responsabilités pointées du doigt
Selon Patrick Weiten, la disparition du Moselle Open n’est pas le fruit du hasard, mais d’une série d’actions judiciaires menées par une « minorité agissante » ayant entraîné la préemption du tournoi par l’ATP. « Nous avions obtenu d’un membre du board de l’ATP que nous préservions cette date […] mais l’ATP s’est fâchée », a-t-il dénoncé. Il a rappelé que le tournoi avait déjà failli partir à Taïwan en 2016 et qu’un long combat avait permis de le maintenir en Moselle.
Un avenir incertain pour le tennis en Moselle
Alors que le tournoi ATP 250 quitte définitivement Metz, un Challenger 75 verra le jour en mars à Thionville. Si ce nouvel événement permettra de préserver une présence du tennis professionnel en Moselle, il ne compensera pas, selon Patrick Weiten, la perte d’un événement d’une telle ampleur. « Dans le calendrier de l’attractivité de la Moselle, Moselle Open va nous manquer », a-t-il conclu non sans une profonde déception.
L’écho médiatique du Moselle Open, retransmis dans 60 pays et suivi par 42 millions de téléspectateurs, constituait une vitrine incomparable pour le département. Avec la disparition du tournoi, la Moselle perd un ambassadeur de son dynamisme, un rendez-vous incontournable du sport français et une opportunité unique pour ses jeunes talents.
En 2026, le rideau tombera définitivement sur un tournoi qui, pendant plus de deux décennies, aura marqué l’histoire du sport en Lorraine. « L’écran va être noir », a conclu Patrick Weiten, conscient de l’énorme vide que laissera le Moselle Open.