« Mourir d’ennui », voilà une expression révélatrice du caractère désagréable, voire insupportable de l’ennui. En effet, l’être humain abhorre l’ennui. Or, ce sentiment de vide et d’insatisfaction n’est peut-être pas une si mauvaise chose, comme nous l’affirment les chercheurs.
L’ennui découle souvent d’un manque d’intérêt pour la situation dans laquelle on se trouve ou pour l’activité exercée. D’une manière générale, cette perception est souvent associée à un mal de vivre qui peut rendre malade, aussi bien physiquement que mentalement. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la frustration liée à l’ennui expliquerait en partie une accélération du rythme cardiaque et une hausse de la température corporelle !
Comment expliquer l’ennui ? Au cours de ses recherches empiriques sur l’ennui, le psychologue clinicien John D. Eastwood de l’Université York, a constaté ces caractéristiques : une difficulté à se concentrer, un mécanisme de stimulation déréglé, le sentiment que la vie manque de sens sans avoir aucune maîtrise sur elle, et une perception particulière au temps où les minutes semblent interminables.
Bien qu’il soit associé à la colère, la frustration, la tristesse voire la dépression, l’ennui se différencie de ces émotions négatives, car le sentiment de vide ou « vide existentiel » y est beaucoup plus constant.
L’ennui est une expérience individuelle et complexe pouvant être malgré tout, positive, voire constructive. Selon les chercheurs, l’ennui a une véritable fonction adaptative pour nous aider à réorienter nos buts et donner du sens à notre vie. Il permet à notre cerveau de se revitaliser pour regagner toute ses capacités de productions et de performances, tout en évitant l’épuisement mental. Les moments d’ennui peuvent même devenir des instants propices aux idées créatives…On relate qu’Isaac Newton (1643-1727), considéré comme l’un des plus grands scientifiques de tous les temps, aurait émis ses idées les plus brillantes pendant un séjour fort ennuyeux à la campagne !