Les frontaliers travaillant au Luxembourg ont droit à 29 jours de télétravail par an. Bonne nouvelle, les règles évoluent et vont permettre de davantage télétravailler…
Pourquoi ne pas permettre aux frontaliers de davantage télétravailler ? Après tout, cela règlerait en partie les problèmes de mobilité, participerait à attiser la compétitivité des salariés (moins de stress, meilleur équilibre vie privée-vie pro, moins d’absentéisme…), serait profitable à l’environnement… Bref, les salariés, comme les entreprises et les territoires s’en porteraient mieux.
La contrainte est tout d’abord d’ordre fiscal. Il faut savoir que les entreprises luxembourgeoises n’ont pas intérêt à dépasser le seuil imposé de 29 jours pour les Français (34 jours en 2023) puisque cela s’accompagne de démarches administratives, et donc de frais. Mais cela évolue comme l’explique la députée de la Moselle, Isabelle Rauch (voir ci-dessous). Un frein important est en passe d’être levé.
Il faut néanmoins aussi composer avec les règles régissant la Sécurité sociale. Et la règle européenne dit qu’un salarié est affilié à la Sécurité sociale de son pays de résidence, s’il exerce 25% de son activité dans cet État membre (pendant la crise sanitaire ce quota avait été gelé). Comprendre que dès lors qu’un frontalier français dépasse une cinquantaine de jours télétravaillés, l’entreprise luxembourgeoise qui l’emploie doit aussi s’affilier à la sécurité sociale française, ce qui là encore, est un « casse-tête » qui coûte cher.
Il est donc nécessaire, aussi, de faire évoluer ces règles européennes. Là encore, les nouvelles sont plutôt bonnes. La directive qui encadre les travailleurs détachés évoque des exceptions et le fait d’être travailleur frontalier pourrait en devenir une. Il est donc envisageable de faire bouger les lignes, sans que cela prenne des années et que l’ensemble des pays membres ne soient obligés de se mettre d’accord. On sait que la France est favorable à ce que les règles soient « rénovées » pour passer à deux jours télétravaillés par semaine. Le Luxembourg aussi. Le ministère (luxembourgeois) de la Sécurité sociale a annoncé avoir même déjà entamé des discussions avec ses homologues voisins pour que le seuil passe de 25 à 41%. Ce qui correspond aux attentes d’une majorité de frontaliers qui ne souhaitent pas passer au « tout » télétravail non plus.