Lors de sa conférence de presse de rentrée, François Grosdidier, maire de Metz et président de l’Eurométropole de Metz, a notamment évoqué la question de la gestion des déchets et la création d’une taxe incitative sur les ordures ménagères visant à financer le service public de prévention et de gestion des déchets.
L’Eurométropole de Metz pourrait devenir la première collectivité du Grand-Est à mettre en place une telle taxe », souligne François Grosdidier, le président de l’Eurométropole de Metz, à propos de l’instauration d’une taxe incitative sur les ordures ménagères « je crois aux vertus de la pédagogie et de la responsabilité ». De quoi s’agit-il ? Le principe consiste à faire payer les usagers du service de gestion des déchets selon les quantités qu’ils produisent. Ce mode de tarification répond donc au principe « d’utilisateur-payeur ». Là où la tarification incitative est testée, les retours sont plutôt positifs. Elle a pour intérêt d’inviter chacun à mieux trier, à réduire sa production de déchets (en sélectionnant des produits avec peu d’emballage, par exemple), à agir de manière (plus) responsable. Dans un document, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) précise que là où la redevance incitative a été instaurée, elle a permis de réduire de 41 % la quantité d’ordures ménagères résiduelles (OMR), d’augmenter de 30 % la collecte des emballages et papiers et de réduire de 8 % la quantité de déchets ménagers et assimilés (DMA).
Tout cela ne s’improvise pas. La démarche implique des investissements. Les camions chargés de la collecte doivent, par exemple, être équipés de systèmes permettant d’identifier et de peser les déchets. Il importe aussi d’organiser les filières, de constituer un fichier d’usagers, de se doter de services dédiés au recouvrement et à la gestion des recettes, de nouer des partenariats, de parfaire les possibilités (points d’apport volontaire, par exemple) pour les citoyens de mieux « gérer » leurs déchets, de se prémunir encore des dépôts sauvages… Un important travail doit également être fait en matière de communication et d’information en direction des habitants afin qu’ils adoptent les bons gestes et adhèrent au principe. Comprendre que le déploiement d’une telle approche, peut s’étaler sur plusieurs années. Mais François Grosdidier l’a souligné lors de sa conférence de presse de rentrée, début septembre, son objectif est d’instaurée la taxe incitative avant la fin du mandat. Autrement dit, les services sont déjà à pied d’œuvre. Nul doute que des expérimentations seront menées pour tester l’efficacité des différentes approches possibles afin d’adopter la plus pertinente en termes de coût, d’efficience et d’adhésion des habitants. En sachant que l’alternative à la taxe incitative consisterait à augmenter les taxes et autres redevances, pour tout le monde et de manière significative, compte tenu du durcissement des règles et des exigences en matière d’enlèvement et de gestion des ordures ménagères.
Création d’une filière de méthanisation
En matière de bonne gestion de déchets, François Grosdidier entend également accélérer en ce qui concerne la méthanisation, autrement dit la production de biogaz et de digestat (qui peut servir d’engrais) à partir de matières et déchets organiques. « L’idée serait de commencer par les déchets alimentaires issus de nos cantines scolaires et des restaurants de la ville », a indiqué le président de l’Eurométropole de Metz. Pour ce faire, la création d’un méthaniseur (et donc de toute une filière de méthanisation) en lien avec la régie métropolitaine Haganis, a notamment été évoquée, sans plus de précision, pour l’heure, en ce qui concerne le calendrier.