Que ce soit dans les écoles d’ingénieurs, de commerce, militaires, les facultés de médecine, de pharmacie ou dans les classes préparatoires, la rentrée est souvent marquée par une ou plusieurs « journées d’intégration ». Si dans la grande majorité ces événements se déroulent dans un esprit débonnaire, les jeunes et leurs parents, à raison, sont encore nombreux à craindre d’être confrontés à des faits de bizutage.
La loi Royal votée en 1998, les définit comme étant des « actes humiliants ou dégradants commis lors de manifestations ou de réunions liées aux milieux scolaires et socio-éducatifs ». Prenant la forme de violences psychologiques et physiques, les faits pouvant donc être condamnés sont innombrables, comme : souiller les étudiants, les inciter à se dévêtir en public, les obliger à simuler des actes sexuels ou à les subir, endurer une bastonnade, les contraindre à absorber de l’alcool…toute forme d’assujettissement est punissable. De surcroît, les bizuteurs peuvent être poursuivis sans qu’une plainte ait été déposée, la notion de consentement des victimes n’étant en principe pas prise en compte par la Justice. Que les bizutés soient d’accord ou non, seuls les faits sont jugés.
Le plaisir d’humilier
La loi est particulièrement sévère avec les bizuteurs. Le code pénal prévoit jusqu’à six mois de prison et 7 500 € d’amende. Ces peines peuvent être doublées si les actes de bizutage sont commis à l’encontre de personnes fragiles physiquement ou mentalement en raison de leur âge, d’une maladie ou d’une infirmité.
Préférant encaisser les violences en silence plutôt que de dénoncer les bizuteurs, la plupart des victimes craignent les représailles et de ne pas être intégrées au groupe. Pourtant les conséquences sont souvent dommageables, certaines victimes changent d’orientation ou arrêtent leurs études, d’autres sombrent dans la dépression tandis que d’autres encore pensent au suicide…
Or se taire, c’est devenir complice de ces brimades. Sans témoignages, ni la Justice, ni les ministères concernés, ni les chefs d’établissement ne peuvent sanctionner les auteurs des faits et leurs complices.
Où trouver de l’aide ?
Témoins ou victimes peuvent :
– prévenir la direction de leur établissement ;
– porter plainte auprès de la Police ;
– appeler le numéro vert mis en place par l’académie de Nancy-Metz : 0 808 800 209 accessible de 9h à 18h du lundi au vendredi ;
– contacter le Comité national contre le bizutage (CNCB) www.contrelebizutage.fr dont le rôle est d’écouter, de conseiller, d’apporter son soutien aux victimes et à leur famille voire d’interpeller les responsables pour que des enquêtes administratives ou judiciaires soient diligentées.