Toutes les communes s’activent afin de tenter de réduire les frais. Et de préférence de manière à ce que les dispositions prises s’accompagnent également de bénéfices pour l’environnement. Metz et Thionville s’inscrivent dans cette veine.
Cette flambée de l’énergie est terrible mais ce peut aussi être un accélérateur de la transition écologique, d’un changement dans nos façons de consommer », explique Pierre Cuny, le maire de Thionville. Concrètement cela se traduit par une volonté de déployer les trames noires* sur le territoire. Un quartier a fait l’objet d’une expérimentation et les premiers retours ont été positifs. Aussi, dans les 6 mois à venir est-il question d’en développer dans 7 autres quartiers en suspendant l’éclairage de 22h à 4 (ou 5) heures du matin. Cela permettra à la commune d’économiser l’équivalent de 200 000 euros par an.
Mais ce n’est pas tout, l’éclairage public va passer au Led (500 000 euros d’investissement), les bâtiments publics vont faire l’objet de rénovation – celle de l’Hôtel de Ville débutera en octobre -, la collecte des déchets va être réorganisée de manière à mieux coller aux besoins tout en réduisant le rythme des ramassages. « L’éclairage des stades pourrait également être suspendu en dehors des heures d’entrainement, après 20 heures et celui des bâtiments publics avancé à 22 heures. Dans un registre différent, l’eau de vidange de la piscine – soit des milliers de m3 d’eau- pourrait être recyclé afin d’être utilisé pour l’arrosage des plantes ou le nettoyage des sols », a également indiqué Pierre Cuny qui n’exclut pas des illuminations de fin d’année plus « modérées ».
Ce sera le cas aussi à Metz, le maire François Grosdidier ayant déjà annoncé la réduction des illuminations des marchés de Noël ainsi qu’une baisse du chauffage de 1 degré dans les écoles et de 2 degrés dans les bâtiments publics. Comme Thionville, l’ambition est également d’optimiser la gestion de l’éclairage public en déployant des trames noires, le fait de couper l’éclairage public la nuit (en certains endroits) ayant aussi un intérêt en faveur de la biodiversité. Dans un registre différent, la création d’une filière de méthanisation alimentée par les déchets alimentaires des cantines scolaires et des restaurants de la ville, en vue de produire du biogaz, est initiée. D’autres initiatives suivront. « Toutes les sources d’économie seront étudiées », a annoncé le maire de Metz qui insiste sur la nécessité d’une mobilisation collective : « on doit tous comprendre qu’il faut faire attention ».
* trame noire : la trame noire vise à préserver ou à recréer un réseau écologique propice à la vie nocturne en éteignant l’éclairage public une partie de la nuit, la lumière générée par les systèmes d’éclairage impactant (et déboussolant) la biodiversité, la faune comme la flore.
Les trames noirs dans le vert
Des centaines de communes éteignent totalement ou partiellement leur éclairage public la nuit, dans la région, indique l’ANPCEN (Association nationale pour la protection du ciel et l’environnement nocturnes) qui confirme que leur nombre va en augmentant. L’intercommunalité du bassin de Pompey ou bien encore la Ville de Gérardmer ont récemment rejoint le « mouvement ». L’impact financier n’est pas anodin, selon l’Ademe (l’Agence de la transition écologique), l’éclairage public, représente 50 % des consommations d’électricité d’une petite commune.