Au Grand-duché, les travaux au niveau de la nouvelle ligne ferroviaire Luxembourg-Bettembourg ne seront pas terminés avant 2026. Et ce n’est pas sans conséquence pour les frontaliers qui prennent le TER.
Les travaux au niveau de la nouvelle ligne ferroviaire Luxembourg-Bettembourg ont pris du retard a annoncé François Bausch, Vice-Premier ministre, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, début janvier. Un retard lié à de multiples facteurs : la crise sanitaire, la pénurie de matières premières, l’acquisition de plus de 300 emprises qui n’a pu être achevée qu’au mois de juin 2021. Il a aussi fallu revoir les ambitions du projet à la hausse afin d’intégrer ce chantier dans la nouvelle stratégie des Chemins de Fer Luxembourgeois (« un concept d’exploitation global ») qui s’accompagne de travaux d’extension et d’adaptation de la gare de Luxembourg.
Bref, ça bloque et le chantier qui vise (notamment) à créer deux nouvelles voies au sein de ce qui est considéré comme un goulot d’étranglement, n’aboutira que dans quelques années, en 2026. De quoi perturber le bon fonctionnement des trains de marchandise mais également les trains des lignes 60 (Luxembourg-Esch/Alzette-Rodange) et 90, autrement dit la ligne Luxembourg-Bettembourg-Thionville, un peu plus longtemps encore.
L’effet domino
Les frontaliers qui se rendent à leur travail en train vont devoir composer avec l’offre existante en termes de cadence (en tout cas la marge de manœuvre reste très étroite) et continuer à croiser les doigts pour qu’aucun grain de sable ne vienne perturber le trafic. Dans le cas contraire, cela aura un effet domino. Un train en retard sur une ligne a des impacts sur ceux des autres lignes. « Un effet qui se manifeste surtout durant les heures de pointe dans des gares où plusieurs lignes sont simultanément exploitées », précisent les CFL.
Cet engorgement est lié à l’augmentation des voyageurs (et donc des trains). Entre 2003 et 2019, le nombre de voyageurs a augmenté de 85%, une hausse attisée par les frontaliers. Compte-tenu du dynamisme affiché par le Grand-duché en matière d’économie, tout laisse à penser que la tendance n’est pas près de s’inverser, surtout que du côté de l’A31, les projets avancent au ralenti. Une évolution que la Région Grand Est anticipe avec d’importants investissements dans de nouveaux TER plus rapides et pouvant transporter davantage de voyageurs. François Bausch l’a promis : « une fois la ligne terminée en 2026, le rail au Luxembourg connaîtra un saut de qualité énorme ».