Installée à Woippy, l’Association Mosellane d’Action Educative et Sociale en Milieu Ouvert a pour objectif de développer toute action éducative et sociale, matérielle ou morale, en faveur des mineurs en situation difficile et de leur famille, sur l’ensemble de la Moselle. Plus de précisions avec sa directrice générale, Sophie Maurice-Pluchon.
Quelles sont les missions de l’AAESEMO ?
L’AAESEMO dispose de deux services : l’AEMO (Action Éducative en Milieu Ouvert) et le service de réparation pénale : SRP. L’AEMO est une mesure d’assistance éducative prononcée par le juge des enfants lorsqu’une notion de danger est repérée dans la prise en charge du mineur et nécessite un accompagnement éducatif à domicile visant à protéger l’enfant et à faire cesser le danger. La réparation pénale est une mesure éducative prononcée à l’égard d’un mineur auteur d’une infraction pénale, auquel il est proposé de réaliser une activité d’aide ou de réparation au bénéfice de la victime ou dans l’intérêt de la collectivité. L’ambition est d’amener le mineur à réfléchir sur la portée de ses actes, à prendre conscience de sa responsabilité et à retrouver une certaine estime de soi en restaurant des liens positifs avec la collectivité. Depuis 2020, nous organisons également, des stages de responsabilités parentales. Alternative aux poursuites ou peine complémentaire, c’est une démarche pédagogique et éducative qui vise à responsabiliser les parents ayant commis une infraction en matière d’autorité parentale en leur rappelant leurs obligations morales, économiques et juridiques.
Qui sont vos principaux partenaires ?
Nous travaillons en concertation avec les pouvoirs publics et les collectivités territoriales, à commencer par le Département de la Moselle qui finance l’AEMO et la PJJ (Protection Judicaire de la jeunesse) qui finance les mesures de réparation pénale. Nous sommes mandatés par les trois tribunaux de Moselle : Metz, Thionville et Sarreguemines. Nous travaillons également avec l’ensemble des dispositifs de droits communs visant à répondre aux besoins des familles, avec les institutions scolaires, les autres services de protection de l’enfance…
La crise sanitaire génère des tensions, des inquiétudes voire des « mal-être ». Est-ce que vous le constatez, sur le terrain ?
L’augmentation de notre activité est réelle depuis plusieurs années et la crise sanitaire n’a fait que confirmer les problématiques existantes. Lorsque qu’une situation familiale est complexe et fragile, il suffit de pas grand-chose pour que les choses puissent se dégrader. De nombreux conflits sont liés au fait que dans certaines familles, les parents ne sont plus en mesure de faire la distinction entre ce qui relève du rôle parental et du rôle « conjugal ». Je pense également, qu’il y a plus de signalements et de réponses apportées aujourd’hui, que par le passé.
Vous ne faites pas appel à des bénévoles mais comment les personnes qui désirent s’investir à vos côtés, peuvent-elles vous aider ?
Nous organisons régulièrement des récoltes de dons. Tout récemment, par exemple, nous avons sollicité la population pour récolter des livres éducatifs et des fournitures scolaires que nous distribuons aux enfants et familles qui en ont besoin. L’idée, là encore, n’est pas d’assister les familles dans la durée mais de les aider, ponctuellement, à franchir une période compliquée. Nous ne sommes pas dans l’assistanat mais dans la « vraie vie » et il suffit parfois d’un petit coup de pouce, au bon moment, pour que des situations compliquées, s’apaisent.
Pour tout savoir : aaesemo.com (ou les réseaux sociaux)
Rendez-vous
Le 18 mai, de 14h à 16h30, à Metz (mairie), l’association organise une Journée d’accompagnement de soutien à la parentalité. Destinée aux parents et futurs parents, elle traitera de ce qu’est être parent en 2022 et notamment de la relation qu’entretiennent les enfants avec les nouvelles technologies. Le rendez-vous se veut convivial et l’échange sera privilégié.
Ouverture de la Maison Marion
Une Maison de Marion ouvrira ses portes au cœur de Metz, certainement en septembre prochain. Ce sera la troisième à ouvrir ses portes en France et la première en dehors de la région parisienne. Créées par l’association Marion La Main Tendue Nora Fraisse, ces maisons ont pour vocation d’accueillir les jeunes victimes de harcèlement ou de cyberharcèlement ainsi que leurs auteurs, de former et d’informer les familles. « Aujourd’hui, un enfant sur 10 est victime de harcèlement. Lorsqu’un jeune a le courage d’en parler, il est fondamental de le recevoir tout de suite, de l’écouter et d’agir dans l’instant. Et si un cas est dénoncé dans une école, il faut se rendre sur place pour des actions de sensibilisation. Dans ce domaine, il n’y a pas à tergiverser, je suis pour l’action-réaction », insiste Sophie Maurice-Pluchon qui a remué ciel et terre pour que cette structure, ouverte à tous, soit installée à Metz.