La décision a été annoncée hier par Clément Beaune, ministre des Transports, lors d’une réunion plénière avec les élus régionaux à Metz : la réalisation du projet A31 bis, qui comprend la construction d’un tunnel sous l’agglomération de Florange, sera assortie d’une concession et d’un péage.

Après des années d’hésitations et de débats, cette décision marque un tournant majeur dans l’évolution des infrastructures routières de la région. Le ministre Beaune a souligné la nécessité de renforcer ce corridor stratégique, tout en respectant l’environnement. La partie nord de ce projet sera développée par le biais de la concession, avec un financement partiel par des crédits du contrat de plan État-Région (CPER) pour les secteurs centre et sud.
Le tunnel, qui se situera au nord de Thionville, sera une route à deux voies dans chaque direction et impliquera l’instauration d’un péage. Bien que le tarif exact ne soit pas encore fixé, une estimation de 4 € par trajet est évoquée, ce qui porterait le coût de l’aller-retour à 8 €.
Cette décision, bien que tardive, est considérée comme cruciale pour les plus de 100 000 frontaliers se rendant quotidiennement au Luxembourg, dont le nombre augmente rapidement. Parallèlement, d’autres mesures de mobilité sont prévues, notamment le développement d’un Service express régional métropolitain (SERM) dans le Grand Est, avec un investissement de 640 millions d’euros. Ce projet vise à accroître le nombre de passagers quotidiens transportés par le rail de 9 000 à 22 000 d’ici 2030.

En réponse aux critiques sur le choix du tracé et le processus de décision, le ministre Beaune a affirmé qu’une large concertation avait eu lieu et que, en démocratie, il appartient à l’État de prendre des décisions. Le tracé F4 en tunnel profond a été choisi pour son impact environnemental minimal et son large consensus.
La vision globale du projet A31 bis ne se limite pas au développement routier. Elle s’inscrit dans un objectif plus large de décarbonation, avec un accent sur les transports collectifs, les bus à haut niveau de service et le covoiturage. Cette approche reflète une évolution dans la conception des projets autoroutiers, intégrant désormais des préoccupations environnementales et de mobilité durable.