Dans les années 30, alors que l’on assiste à une instabilité politique grandissante, une crise économique sans précédent et la montée inquiétante des totalitarismes, une femme cherche à reconstruire la vie dont on l’a dépouillée, en assouvissant sa vengeance.
En 2013, l’écrivain Pierre Lemaitre publie le premier roman d’une grande saga portant sur le XXe siècle. Cette année-là, Au revoir là-haut gagne le Prix Goncourt et recueille les faveurs du public. Car l’histoire d’Albert Maillard, petit comptable, et d’Édouard Péricourt, dessinateur ingénieux à la vie familiale complexe, ne laisse personne indifférent. Au sortir de la Première Guerre mondiale, ces deux anciens Poilus se rendent à l’évidence : la société française se trouve tant embarrassée par leur présence qu’elle en fait des laissés-pour-compte. Ils décident de se ménager leur propre place par le biais d’une vaste escroquerie : capitalisant sur le patriotisme, la valeur phare de l’Entre-deux-guerres, les deux hommes se lancent dans une arnaque aux monuments aux morts, non sans embûches. Quatre ans plus tard, l’adaptation cinématographique par et avec Albert Dupontel connait à son tour le succès. Ce mois-ci, Couleurs de l’incendie sort dans les salles obscures : à l’instar de Dupontel, Clovis Cornillac s’installe devant et derrière la caméra afin de transposer la suite de la trilogie des Enfants du désastre de Pierre Lemaitre. Il n’est plus question de gueules cassées et de vétérans de guerre, mais d’un Comte de Monte-Cristo au féminin. Nous sommes en 1929 : Marcel Péricourt, riche banquier et magna de la finance, vient de mourir. Sa fille Madeleine devient alors l’unique héritière de l’entreprise familiale, n’y comprenant pourtant goutte. Éplorée, elle assiste aux funérailles, aux côtés de la plupart des personnalités en vue de l’époque. Mais un incident tragique survient lors des obsèques, laissant le fils de Madeleine lourdement blessé et handicapé. Pour mener les affaires de l’empire financier, elle ne peut pas compter sur son ex-époux Lucien, en prison pour escroquerie. Sans scrupule, les hommes de son entourage convoitent avec avidité la tête de la banque. Profitant de l’ignorance et du manque de compétences de Madeleine, ils lui prodiguent des conseils très mal avisés. Et la voici bientôt ruinée. Privée de ses biens et déchue de son rang, le feu de la vengeance brûle désormais en elle.