Un écrivain français né en Algérie se rend dans son village natal qu’il n’a pas vu depuis plus de trente ans. Avec Citoyen d’honneur, Mohamed Hamidi signe un film solaire et touchant, tout en dressant le portrait d’une société en mutation.
On ne change pas une équipe qui gagne. C’est en tout cas ce que doit se dire le réalisateur Mohamed Hamidi. Ainsi, pour son nouveau film, il s’entoure à nouveau de Fatsah Bouyahmed et de Kad Merad : l’un a déjà joué dans deux de ses long-métrages (Né quelque part et La Vache), l’autre tenait le rôle d’un entraîneur de foot dans Une belle équipe. Citoyen d’honneur est en réalité l’adaptation de El Ciudadano ilustre, co-signé par Gaston Duprat et Mariano Cohn. Les paysages de l’Algérie remplacent ici ceux de l’Argentine. Kad Merad se glisse dans la peau de Samir Amin, un écrivain français auréolé de succès. Il vit à Paris, mais il est né en Algérie. Chaque fois qu’il reçoit une invitation pour s’y rendre, que ce soit pour des conférences ou des lectures, il oppose un refus. Un an après avoir reçu le Prix Nobel de littérature, il se retrouve en panne d’inspiration. À la surprise générale, il finit par accepter de voyager jusqu’à Sidi Mimoun, son village natal. Car ce dernier souhaite faire de l’auteur un « Citoyen d’honneur ». Sur place, il est accueilli par Miloud, un homme affable à la bonhomie naturelle, qui l’emmène à la redécouverte de sa ville, de sa maison, de celles et ceux qu’il a quittés trente-cinq ans plus tôt, et qui peuplent désormais ses romans. Samir tente d’observer au mieux les protocoles, non sans ressentir un certain décalage. À l’occasion de son retour, il rencontre ses fans, enthousiasmés qu’un habitant de leur village soit parvenu à la consécration ultime dans le monde littéraire. Certains s’interrogent tout de même sur son absence pendant tant d’années ; d’autres encore lui reprochent d’avoir rejeter son pays d’origine et de mépriser sa population. Il fait aussi connaissance avec la jeunesse algérienne, en la personne de Selma, une étudiante militante : aussi désabusée soit-elle vis-à-vis de la politique de son pays, cette dernière refuse l’exil. Elle propose d’ailleurs à l’écrivain de participer aux manifestations pour plus de démocratie, comme il l’avait fait une trentaine années auparavant. Peu à peu, les raisons qui ont poussé Samir à revoir l’Algérie se dessinent et se précisent.