La croissance luxembourgeoise devrait ralentir mais elle restera dynamique indique un rapport du Statec. D’ici 2026, le pays devrait créer 70 000 emplois dont la moitié profitera aux frontaliers qui seront plus de 250 000 d’ici 4 ans.
D’ici 2026, le Luxembourg devrait créer environ 70 000 emplois tandis que la population active résidente augmenterait d’un peu plus de 30 000 personnes. C’est ce qu’avance le Statec, dans un document consacré à des projections macroéconomiques à moyen terme (2022-2026), publié début mars. Précision importante, cette étude a été finalisée avant le début de la guerre en Ukraine qui aura un impact même s’il est impossible de le mesurer encore. « Le chômage serait globalement en baisse, passant de 5.7 % en 2021 à environ 5 % en fin de période. Le solde des emplois non occupés par les résidents (déjà présents ou nouvellement arrivés) serait couvert par les frontaliers, dont le nombre devrait passer à plus de 250 000, occupant un peu plus de la moitié des nouveaux emplois créés. En fin de période, le Luxembourg devrait héberger plus de 700 000 habitants », précise encore l’office luxembourgeois de la statistique. Dans les branches marchandes hors secteur financier, les créations d’emplois tourneraient autour de 10-12 000 personnes par an au cours des prochaines années, avec une tendance au ralentissement. En ce qui concerne plus précisément le secteur financier (qui occupe, avec plus de 50 000 personnes, environ 10 % de l’emploi total), les créations d’emplois devraient s’orienter en deçà des moyennes historiques, sur fond d’une activité freinée par les perspectives assombries sur les marchés d’actions. L’emploi public est en accélération depuis 2016 (hausse passant de 1.6 % à 4.7 % en 2021, ajoutant 13 000 salariés), mais le Statec estime que le haut de la vague a été atteint l’année dernière et suppose que la croissance va s’orienter lentement en dessous de la moyenne de long terme (qui est de 3 %). « Cette décélération n’est pas irréconciliable avec des embauchages ‘massifs’ », nuance le Statec car c’est une approche nette. « Le secteur public devra ainsi recruter massivement sur les prochaines années, pour combler des départs à la retraite, comme la plupart des autres secteurs d’ailleurs ». À noter pour qui veut en savoir davantage sur l’évolution de l’économie grand-ducale que le document intitulé Projections Macroéconomiques à moyen terme 2022-2026 est disponible en ligne :
www.statistiques.public.lu
A3, 5 ans de travaux
L’élargissement de l’A3 a débuté au Grand-Duché de Luxembourg. Le chantier va durer 5 ans et compliquer un peu plus encore la mobilité des frontaliers.
Fluidifier le trafic sur l’A3, l’autoroute qui prolonge l’A31 entre la frontière française et la capitale luxembourgeoise. C’est l’objectif du vaste chantier qui débute au Grand-duché. Il s’agit de faire passer l’autoroute de 2 à 3 voies, depuis la frontière française jusqu’à hauteur de la Croix de Gasperich. Les chantiers s’ouvriront progressivement, en cinq phases. La première qui vient de démarrer, se concentre entre la Croix de Gasperich et l’échangeur de Livange. « Pendant la durée du chantier, en direction de Metz, la bande d’arrêt d’urgence sera supprimée pour créer de l’espace de travail. La largeur des 2 voies de circulation sera réduite et la vitesse sera limitée à 70 km/h (au lieu de 130 km/h) sur le tronçon en question », précise l’Administration des ponts et chaussées du Luxembourg. Ponctuellement, notamment les week-ends et la nuit, la circulation se fera également sur une seule voie. La mise en place du chantier en direction de Luxembourg sur le même tronçon est quant à elle, prévue pour mi-avril. Comprendre que la circulation va se compliquer un peu plus encore pour les frontaliers, dans les deux sens de circulation, aux heures de pointe, surtout que les travaux commencent au moment même où le recours au télétravail devrait se réduire compte tenu de « l’accalmie » sur le plan sanitaire. Et les désagréments devraient durer un petit moment puisque la fin du chantier est programmée pour 2027. Lors de la présentation du projet, en 2017, François Bausch, le ministre luxembourgeois de la Mobilité et des Travaux publics, avait indiqué que l’A3, pendant les heures de pointe, accueillait plus de 90 000 véhicules et que le coût du chantier était de 356 millions d’euros.