Comment trouver les mots justes et les comportements appropriés pour soutenir un proche dans l’affliction ? Ce n’est pas si simple et parfois on peut être maladroit alors que l’on est plein de bonnes intentions.
Consoler, c’est faire preuve d’empathie envers un être aimé ou pour lequel on a de l’estime et qui est éprouvé. On se tient à ses côtés tout simplement car même si l’on voudrait « effacer » sa douleur, on se retrouve souvent impuissant et notre volonté est sans grand effet sur son chagrin, sa souffrance, son deuil. Le passé est bien passé… révolu ! En effet, la consolation ne ressuscite pas les morts, ni ne guérit les maladies. Cependant, il n’y a pas pire douleur que de se retrouver seul quand on est en pleine désolation.
Un lien entre le passé et le présent
Le consolateur, manquant involontairement de tact, pensera atténuer la peine avec des formules maladroites telles « une de perdue, dix de retrouvées » ou « ce n’est pas grave, dans six mois tu n’y penseras plus ». Or, consoler ce n’est pas proposer de tourner la page, ni de minimiser la perte mais plutôt de considérer la personne affligée, en lui offrant son soutien, sans pour autant se laisser submerger par sa détresse. La laisser parler, la laisser pleurer. Puis viendra le temps de prendre à son tour la parole.
Selon Michaël Fœssel1, « Le bon consolateur est d’abord celui qui est capable de réorienter doucement le regard de l’affligé » en ayant recours à la métaphore ; par exemple, évoquer « un livre qui se ferme », « un voyage qui s’achève »…ce qui permet d’affronter la réalité de manière moins tourmentée sans pour autant la nier. Mais quand les mots réconfortants manquent, les gestes et le toucher, comme prendre la main, sont de puissants alliés.
Le bon consolateur est aussi celui qui est capable de divertir le malchanceux de son chagrin pour qu’il s’ouvre à nouveau au monde. Il faudra en ce cas s’accorder un peu de temps avant de lui proposer une sortie au cinéma, au théâtre, la visite d’un musée, par exemple. « La consolation de ce monde, c’est qu’il n’y a pas de souffrances continues. Une douleur disparaît, une joie apparaît. » affirmait Albert Camus2 avec justesse dans l’un de ses Carnets.