Un nouveau train à trois rames à deux niveaux circulera entre Luxembourg et Metz à partir de demain lundi 15 septembre. Avec 340 places de plus chaque soir, cette amélioration modeste mais concrète répond aux besoins croissants des frontaliers. Elle s’inscrit dans un vaste plan de coopération franco-luxembourgeoise pour renforcer la desserte du Sillon Lorrain et améliorer la mobilité transfrontalière.
Une première étape pour améliorer le quotidien des frontaliers
Le trajet entre Metz et Luxembourg, emprunté chaque jour par des milliers de travailleurs transfrontaliers, s’allège légèrement. Dès le 15 septembre, un TER composé de trois rames à deux niveaux circule en période de pointe du soir. Concrètement, le train de 17h16 au départ de Luxembourg offre désormais environ 1 000 places assises, soit 340 de plus qu’auparavant. L’augmentation correspond à près de 5 % de sièges supplémentaires sur la tranche horaire la plus tendue (16h-19h).
Pour les voyageurs, souvent confrontés à la saturation des trains, cette évolution représente une amélioration tangible. Elle reste certes modeste, mais elle marque une première avancée dans la longue marche vers un service plus fluide et mieux dimensionné sur la ligne Thionville – Metz – Luxembourg.
Des investissements structurants France-Luxembourg
Cette mise en circulation ne résulte pas du hasard. Elle est rendue possible par deux leviers : l’agrandissement du parc roulant des CFL et l’achèvement de travaux d’allongement des quais dans plusieurs gares du Sillon Lorrain. Ces projets sont directement issus du protocole d’accord de Paris signé en 2018, puis renforcé par l’avenant de Belval en 2021.
Ce partenariat franco-luxembourgeois prévoit un financement équilibré : 50 % pris en charge par le Luxembourg et 50 % par la France. L’État luxembourgeois a d’ailleurs alloué une enveloppe de 230 millions d’euros, dont 220 millions pour les projets ferroviaires et 10 millions pour les projets routiers. Au total, ce sont 460 millions d’euros mobilisés pour améliorer la mobilité transfrontalière et désengorger la ligne Metz-Luxembourg, l’une des plus fréquentées du Grand Est.
De nouvelles rames et un atelier à Montigny-lès-Metz
À plus long terme, le renforcement de la desserte passera par l’arrivée progressive de 16 rames supplémentaires, acquises par la Région Grand Est à la Région Normandie. Ces trains, actuellement en cours d’homologation pour circuler sur le réseau luxembourgeois, seront entretenus dans le nouvel atelier de Montigny-lès-Metz.
Une fois opérationnels, ils permettront de porter la capacité aux heures de pointe de 9 000 à 13 000 places assises. Ce bond de 40 % constituera un changement d’échelle majeur, attendu depuis des années par les frontaliers. Parallèlement, le programme de rénovation à mi-vie OPTER continue de moderniser les rames existantes : quatre unités ont déjà été intégralement révisées, trois autres sont actuellement en atelier.
Répondre à l’urgence de la saturation
Les trains bondés sont une réalité quotidienne pour les 100 000 frontaliers lorrains qui se rendent au Luxembourg, dont une large partie en TER. Les associations d’usagers, de Thionville à Metz, ne cessent de dénoncer des conditions de voyage éprouvantes : retards, manque de places, inconfort. L’ajout de 340 places le soir ne réglera pas tout, mais il illustre la volonté commune des autorités françaises et luxembourgeoises d’apporter des réponses rapides et visibles.
Le véritable enjeu reste celui d’une montée en puissance continue. Entre travaux d’infrastructures, acquisitions de rames et coordination binationale, le chantier est colossal. Les prochains mois seront décisifs pour que l’amélioration promise se traduise réellement dans le quotidien des usagers.









