Il ne reste que 3 semaines pour profiter de l’exposition Épicentre de Franck Gérard. Une galerie de portraits qui renvoie à la genèse du quartier de l’Amphithéâtre.
De simples portraits ? L’exposition photographique pourrait effectivement passer pour anodine si elle ne reflétait la dimension humaine oubliée de l’édification de l’emblème architectural contemporain de la ville : le Centre Pompidou-Metz.
Petit retour en arrière : en 2009, sous l’impulsion de Laurent Le Bon, à l’époque directeur de la future institution, une commande publique est passée par l’Association de préfiguration du Centre Pompidou-Metz visant à documenter sa construction. Une exposition des 5 artistes sélectionnés était même prévue dans le cadre de son ouverture . Elle n’aura pas lieu.
Franck Gérard a répondu à la commande. Il prend le pouls de la ville, s’aperçoit bien vite qu’autour du futur bâtiment s’y articule un second centre-ville en devenir. Que le Centre Pompidou en sera l’épicentre, placé en miroir d’un plus ancien, la cathédrale.
Mais c’est l’humain qui interpelle le photographe. Et en admirant les statues et autres sculptures de l’édifice religieux, il songe à tous ces anonymes qui ont participé à son édification. Il va donc immortaliser ceux qui auront contribué à celle du nouveau bâtiment, des ouvriers aux édiles, mais aussi des conservateurs, des agents de sécurité, des artistes, des guides d’exposition. Jusqu’aux simples visiteurs du Centre Pompidou un peu plus tard, en 2012. De ceux qui ont rendu l’existence de l’institution possible, jusqu’à ceux qui l’auront rendue palpable. Autant de points de mesure des forces urbanistiques et non telluriques qui partent de ce nouveau centre névralgique de la ville..
Ce sont donc 369 photos affichant 420 silhouettes debout qui s’offrent au regard avec cette exposition, initiée par la galerie Des Jours de Lune, qui devait être présentée dans le cadre du dixième anniversaire de Pompidou-Metz. La crise sanitaire l’a juste reculée d’une année.
Et au-delà de la dimension documentaire, on se surprend à observer ces corps, ces visages, ces regards qui figent un présent tout en esquissant un avenir qui nous est familier. Les repères d’ « une aventure humaine […] qui ont scellé le destin d’un musée magnifique… » concède Franck Gérard. Et dont les vibrations perdurent.
Jusqu’au 28 janvier aux Archives municipales de la Ville de Metz. Une exposition en partenariat avec la galerie Des jours de Lune – Entrée libre