Dans As Bestas, Denis Ménochet et Marina Foïs ne sont pas les bienvenus en terres rurales galiciennes. Leur rêve de permaculture va rapidement tourner au cauchemar.
Quitter le désordre et l’agitation des métropoles pour se mettre au vert, beaucoup en rêvent. Pour Antoine et Olga, il s’agit même du projet de toute une vie. Laissant derrière eux famille et amis, ce couple de français quinquagénaire s’installe de l’autre côté des Pyrénées, au cœur d’un petit village de Galice. Ils sont désormais propriétaires d’une ferme. Sensibilisés à la cause environnementale, ils cultivent la terre de manière raisonnée et biologique, puis vendent leurs produits sur les marchés. Et de temps à autres, ils restaurent des maisons et bergeries, dans un souci de réhabilitation des zones désertées par la population. Dans le village, la communauté rurale est très soudée : chacun sait ce que signifie de vivre misérablement du travail acharné de la terre. Et si la plupart se montre accueillant auprès des nouveaux venus, les villageois ne peuvent s’empêcher de considérer d’un œil méfiant ces néo-ruraux issus d’une classe privilégiée. Après tout, ces derniers n’ont pas eu à apprivoiser la nature sauvage en suant sang et eau. Pourtant, tout comme les habitants autochtones, Antoine et Olga s’échinent à la tâche. Pendant longtemps, les relations au sein du village restent cordiales. Mais l’incompréhension entre les habitants et les deux français règnent bel et bien et s’accompagnent de tensions toujours plus fortes. Jusqu’au jour où une dispute éclate entre le couple de maraîchers et leurs voisins, deux frères, à propos de l’installation d’un parc éolien. Alors que ces derniers ont décidé de faire vivre un véritable enfer à Antoine et Olga, les amoureux font front et se montrent unis comme jamais. Cependant, l’irréparable va être commis. Avec As Bestas, le réalisateur madrilène Rodrigo Sorogoyene signe un thriller haletant et met en scène les conséquences délétères de la xénophobie et du virilisme.