La Cour d’appel de Metz, restaurée en janvier 1973, célèbre son cinquantenaire. Une série d’événements est prévue le samedi 21 octobre, organisée conjointement par la Ville de Metz, l’Académie nationale de Metz et la Cour d’appel.
En janvier 1973, la Cour d’appel de Metz a été restaurée, marquant la fin d’une longue attente pour les Mosellans. Cette restauration est le fruit d’efforts acharnés et de revendications persistantes de la part des habitants et des autorités locales.
Plongée dans l’histoire :
Le 18 janvier 1633, après une visite à Metz, Louis XIII établit le Parlement de Metz, le douzième de son genre dans le royaume et le deuxième en termes d’importance. Cette institution a joué un rôle crucial dans la gouvernance et la justice de la région. Cependant, la Révolution française a entraîné la suppression de tous les Parlements, y compris celui de Metz.
La ville a ensuite bénéficié d’une Cour d’appel à la suite des réformes du Consulat et de l’Empire. Mais cette Cour a été de courte durée, car le Traité de Francfort de 1871, qui a scellé l’annexion de l’Alsace et de la Moselle par l’Allemagne, a entraîné sa disparition.
Après la Première Guerre mondiale, en 1918, l’Alsace-Moselle est revenue à la France. Les Mosellans, conscients de l’importance de la Cour d’appel pour leur région, ont réclamé son rétablissement. Malgré de nombreuses promesses, rien n’a été concrétisé.
« Metz a en effet un passé prodigieux, écrit, dans un texte poignant, le maire de Metz Paul Vautrin en 1928, elle était déjà la capitale sacrée de la Gaule orientale au temps où Strasbourg n’existait pas encore. Metz a tout perdu. Meurtrie comme Strasbourg, elle s’est vu tout arracher : elle a perdu sa Cour d’Appel et ses magistrats, son École Militaire, sa prépondérance sur le Nord de la Lorraine. Elle n’a plus été qu’une préfecture quelconque rattachée pour tout à Strasbourg et l’on sait que le tempérament alsacien et le tempérament lorrain ne concordent pas. » Il est vrai que l’Alsace, en particulier Colmar, s’est fermement opposée à cette demande, car le département de la Moselle était sous sa juridiction judiciaire. Cependant, grâce à la détermination du maire de Metz, une Chambre détachée a été créée en 1928, suivie d’une seconde en 1958.
Le tournant est venu en 1972, lorsque le président Georges Pompidou, lors d’une visite à Metz, a annoncé le rétablissement de la Cour d’appel depuis le balcon de l’Hôtel de Ville. Cette annonce a été concrétisée le 15 janvier 1973, avec l’installation officielle de la Cour en présence de figures politiques majeures, dont Pierre Messmer, Premier Ministre, et René Pleven, Garde des Sceaux.
Célébrations à venir :
La Ville de Metz, en collaboration avec l’Académie nationale de Metz et la Cour d’appel, a prévu une journée spéciale pour commémorer cet événement le samedi 21 octobre. Des conférences, des débats et des visites guidées sont au programme, offrant aux Messins l’occasion de se replonger dans cette période charnière de l’histoire de leur ville.
La journée débutera à l’Hôtel de Ville avec une série de conférences :
9h30-10h : Ouverture de la journée.
10h : Gérard Michaux présentera Le Parlement de Metz 1633-1771.
10h30 : Pierre Brasme abordera De la fin du Parlement à la disparition de la Cour d’appel : Metz, un siècle de turbulences judiciaires 1771-1871.
11h : Marie-Agnès Mirguet discutera des Vicissitudes de la Cour d’appel.
L’après-midi, des visites commentées du Palais sont organisées de 14h30 à 17h.
Une inscription est nécessaire et peut être effectuée par mail à : invitationsprotocole@mairie-metz.fr.