En Moselle, ce sont plus de 300 réfugiés ukrainiens qui ont déjà été accueillis depuis le début de la guerre. Fortement mobilisés, la Ville de Metz et les Messins multiplient les actions solidaires.
Pour nous la question ne se posait même pas d’aller les chercher et d’organiser l’accueil », a indiqué François Grosdidier, le maire de Metz et président de l’Eurométropole, le 8 mars dernier alors que les quatre bus de l’entreprise Autocars Schidler, affrétés par la Ville de Metz et l’Eurométropole, étaient de retour de la frontière ukraino-polonaise, avec à leur bord, 240 réfugiés ukrainiens, des femmes et des enfants, les hommes étant restés en Ukraine pour défendre leur pays agressé par la Russie de Poutine. « Les Ukrainiens vivaient comme nous il y a 15 jours et ont dû tout quitter pour partir vers l’inconnu avec même pas une valise », a également rappelé l’élu. D’où la nécessité désormais de tout mettre en œuvre pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles. À Metz comme dans bon nombre de communes du département, la solidarité s’exprime pleinement. Dès leur arrivée, les réfugiés ont été orientés vers le complexe sportif Saint-Symphorien réaménagé de manière à organiser des visites médicales et effectuer les premières formalités administratives leur permettant de rester sur le territoire. Puis ils ont été relogés. Pour un gros tiers dans des familles, pour les autres dans des structures type auberge de jeunesse et foyer-logement, selon les besoins et structures de chaque famille. Nul ne sait pour combien de temps. Aussi, des dispositions ont-elles d’ores et déjà été prises pour leur permettre d’apprendre le français, pour que les enfants puissent aller à l’école, pour aider les personnes qui le désirent à poursuivre leur route afin de rejoindre de la famille dans les pays voisins. Et cela sans oublier, toutes celles et ceux restés en Ukraine ou dans les pays proches et qu’il importe de continuer à soutenir en leur faisant parvenir des produits de première nécessité. Des tonnes de marchandises ont ainsi déjà été acheminées mais les besoins ne sont pas tous couverts. « Il nous faut encore des produits d’hygiène (gel douche, shampoing, dentifrice, brosses à dents, serviettes hygiéniques, couches pour bébé), des produits alimentaires non périssables (riz, pâtes, fruits secs, biscuits…) mais aussi des médicaments (type paracétamol) et parapharmacie (pansements, compresses, désinfectants…) », a indiqué le Maire de Metz sur les réseaux sociaux. Pour rappel, les dons peuvent se faire dans les mairies de quartier et à la Hôtel de Ville de Metz, dans les mairies de l’Eurométropole et de la Moselle.
La protection temporaire de séjour
Les ressortissants ukrainiens (et les personnes vivant régulièrement en Ukraine) qui fuient la guerre bénéficient de ce qui s’appelle la protection temporaire de séjour en Europe (ils doivent faire des démarches en ce sens auprès de la préfecture). Créée il y a 20 ans, c’est la première fois que cette directive européenne est activée. Concrètement, ce dispositif permet à tous les Ukrainiens accueillis dans l’un ou l’autre pays membre de l’UE de bénéficier d’un titre de séjour d’un an, renouvelable deux années de plus. S’y ajoutent une autorisation de travail ainsi que des allocations financières pour les aider à se loger et subvenir à leurs besoins. Ils peuvent également avoir accès aux systèmes de santé et les enfants peuvent intégrer le système scolaire. Chacun des pays a la possibilité de déployer des dispositifs et services complémentaires s’il le juge nécessaire ou opportun. Mi-mars, le Haut-Commissariat des Nations unies estimait qu’environ 2 millions d’Ukrainiens avaient déjà fui leur pays depuis le 24 février. « On est passés à 5 000 personnes venues d’Ukraine arrivées en France » tweetait Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, également le 9 mars. Et le flux était alors en croissance notable.