L’Insee a dévoilé les chiffres de la population du Grand Est entre 2014 et 2020. Globalement la région ne gagne pas d’habitants. Seuls les départements alsaciens s’en sortent bien. La Moselle et Metz font mieux que résister.
Au 1er janvier 2020, 5 562 651 personnes résident dans l’une des 5121 communes du Grand Est, soit 8,3 % de la population française. Le Grand Est est la sixième région la plus peuplée de France, derrière l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Nouvelle Aquitaine, les Hauts-de-France et l’Occitanie. « Entre 2014 et 2020, la population de la région augmente de 8 000 habitants, soit une évolution annuelle moyenne quasi stable, très proche de 0 % », souligne l’Insee Grand Est dans son document. Et cela alors qu’à l’échelon national, l’évolution s’élève à 0,3 %.
Seuls quatre départements enregistrent une hausse de leur population. Il s’agit des deux départements alsaciens (+ 0,5 % pour le Bas-Rhin, + 0,2 % pour le Haut-Rhin, par an), de l’Aube (+ 0,1 %) et de la Moselle (+ 0,1 %). Il reste stable en Meurthe-et-Moselle et diminue dans les cinq autres départements (entre – 0,8 % et – 0,1 % par an). Le Bas-Rhin est le département le plus dynamique. Sa population augmente en moyenne de 5 900 habitants chaque année. Il affiche à la fois d’un solde naturel et un solde migratoire positifs. La population de l’Aube augmente quant à elle sous l’effet de l’excédent migratoire, le nombre de naissances ne dépassant que légèrement celui des décès. En revanche, les progressions démographiques de la Moselle sont portées essentiellement par l’excédent naturel (plus de naissances que de morts).
La région compte sept communes de plus 50 000 habitants et quatre d’entre elles gagnent des habitants : Strasbourg, Troyes, Metz et Nancy. Avec 290 576 habitants au 1er janvier 2020, Strasbourg est la huitième ville la plus peuplée de France, derrière Montpellier, mais devant Bordeaux et Lille. « Elle fait partie des villes les plus dynamiques du Grand Est : entre 2014 et 2020, elle gagne en moyenne chaque année 2 400 habitants, soit un accroissement de la population de 0,9 % par an. Ce dynamisme démographique est encore plus fort dans les plus grandes villes de la banlieue strasbourgeoise : +2,0 % par an à Lingolsheim et +1,4 % à Schiltigheim », précise l’Insee. Avec 180 318 résidents, Reims est la deuxième plus grande ville du Grand Est. Elle a perdu 2 700 habitants depuis 2014. La population y décroît en moyenne de 0,2 % par an, après une augmentation de 0,2 % entre 2009 et 2014. Metz arrive en troisième position avec 120 211 habitants au 1er janvier 2020. Sa population progresse de 0,4 % en moyenne par an entre 2014 et 2020, alors qu’elle diminuait de 0,7 % sur la période précédente.
Si la majorité des communes de grandes tailles voient leur population augmenter ou stagner, les plus petites perdent des habitants. En 2020, la moitié de la population du Grand Est vit dans une commune de moins de 5 000 habitants. « Celles de moins de 500 habitants perdent de la population, à raison de – 0,3 % par an en moyenne, notamment sous l’effet du déficit migratoire. La population vivant dans des communes de 20 000 à moins de 50 000 habitants recule également », précise l’Institut. Mais ce n’est pas vrai partout. Près de la frontière luxembourgeoise, le dynamisme démographique est élevé dans des villes telles que Yutz et Longwy. Le nombre d’habitants s’accroît respectivement de 1,4 % et de 0,9 % en moyenne par an entre 2014 et 2020, sous l’effet notamment d’une forte attractivité résidentielle. Une tendance sur laquelle surfe aussi Thionville, à lire les dernières données de l’Insee. Il sera intéressant de savoir si la crise sanitaire a modifié la donne et de quelle manière.