Sens : cette expression symbolise la souffrance de quelqu’un qui a, à sa portée, ce qu’il désire et qui ne peut l’atteindre.
Un peu d’histoire
Au fil de l’histoire du monde, les hommes se sont toujours ingéniés à mettre au point les supplices les plus affreux pour parvenir à leurs fins.
Tout a sans doute été tenté : l’écorchement, la flagellation, la lapidation, la décollation, le crucifiement, l’écartèlement, l’empalement et toujours avec des outils de malheur comme le carcan, le fouet, les brodequins, le garrot, le pal, la potence, la roue et autres tenailles…
Et tout cela pour essayer de connaître des secrets ou bien par pure vengeance. Une vengeance qui pourrait parfois se comprendre, comme dans cet exemple que nous raconte l’expression « le supplice de Tantale » et pour laquelle il existe au moins trois versions de l’histoire, la plus répandue étant celle qui suit.
Dans la fabuleuse histoire de la mythologie grecque, Tantale, roi de Phrygie, est le fils de Zeus et de la nymphe Ploutô.
Il est l’un des rares mortels à être admis sur l’Olympe pour y partager la table des Dieux. Il goutte avec bonheur au nectar et à l’ambroisie dont tous ses contemporains sont privés.
Mais les dieux ont fait beaucoup plus pour lui. Ils ont accepté d’être invités à leur tour et de venir prendre un repas dans le palais de Tantale. C’est alors que se serait produit l’irréparable, l’incompréhensible : Tantale aurait servi aux dieux son propre fils Pélops en ragoût au cours d’un repas. Tantale aurait donc fait égorger cet unique fils qu’il a eu avec son épouse, Dioné, fille d’Atlas.
Dans cet acte affreux, Tantale a sans doute voulu piéger les divinités en prouvant au monde que le cannibalisme ne les effraie pas…
Quelle bien mauvaise idée ! Les dieux se sont en effet aperçus du crime et n’ont pas voulu goûter à ce plat diabolique.
Leur colère s’est retournée contre ce père indigne et ils condamnent Tantale à un terrible supplice.
Zeus et les autres Olympiens l’ont condamné à vivre éternellement au milieu d’un cours d’eau situé aux Enfers.
À chaque fois que Tantale a soif et qu’il se penche vers cette eau limpide, le précieux liquide disparaît dans le sol ; sa soif n’est jamais étanchée.
De plus, Tantale a au-dessus de la tête, en permanence, une branche chargée de fruits, des poires, des grenades, des pommes rosées et des figues douces. Dès que la faim commence à le torturer et qu’il veut se saisir de l’un de ces fruits, le vent fait remonter cette branche hors de sa portée.
Pour avoir commis le crime le plus odieux qui puisse exister, l’infanticide, Tantale a été condamné à souffrir éternellement de la soif et de la faim.
Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle que cette expression apparait.