D’après le Conseil scientifique, un lit sur cinq est fermé dans les grands hôpitaux publics français, faute d’infirmières, d’aides-soignantes et de médecins.
Environ 10% du personnel soignant est en arrêt maladie pour cause d’épuisement. Un millier d’étudiants ont abandonné le métier en cours de formation. De nombreux infirmiers ont également choisi de quitter l’hôpital public pour exercer leurs talents en indépendant ou en intérim. Selon Pôle Emploi, fin 2021, il manquait plus de 130 000 professionnels de santé en France. Pourquoi cette pénurie ? Parce que les rémunérations ne sont pas à la hauteur, car il faut composer avec des semaines à rallonge, car le fonctionnement (administratif) des hôpitaux est pesant, parce que les perspectives d’évolution de carrière ne sont pas réelles, car tous les métiers ne sont pas valorisés… Pour inverser la tendance et doper l’attractivité des métiers de la santé, des dispositions ont été prises ou sont annoncées. Dans le cadre du Ségur de la santé, 33 mesures ont été activées comme la revalorisation des rémunérations, la simplification du fonctionnement des services hospitaliers ou bien encore l’amélioration de l’outil de travail. Des campagnes de recrutement et autres job-dating ont également été activés pour attirer les jeunes. L’offre et les places en formation (y compris en apprentissage) ont été étoffées. Il faudra faire plus et mieux encore car le « mal » est profond puisque bon nombre de professionnels de santé semblent aujourd’hui comme « dégoutés » d’un métier qu’ils ont pourtant choisi. À court terme, l’été s’annonce en tout cas compliqué. Le ministère de la Santé a d’ores et déjà fait part de ses inquiétudes face au manque d’infirmiers et de médecins en juillet-août, notamment en ce qui concerne le fonctionnement des urgences. À plus long terme, il importe d’anticiper le vieillissement de la population et des personnels de santé. « Aujourd’hui on sait que, sur le territoire du Grand Est, dans les 5 ans qui viennent, il y aura de très nombreux départs à la retraite, de médecins et de personnels paramédicaux », a souligné l’Agence régionale de santé Grand Est, il y a quelques mois. Cela dit, c’est à l’échelon mondial que la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir dans le domaine de la santé.