Slobodan Cvijic est quotidiennement sollicité pour remplir des papiers administratifs, rédiger des courriers en tout genre, parfois même des discours. Il est écrivain public à l’association CASSIS située à Metz-Borny. L’occasion d’en apprendre davantage sur ce métier ô combien important mais pourtant méconnu.»
Depuis combien de temps exercez-vous la profession d’écrivain public ?
Je travaille pour l’association CASSIS depuis mars 2019 en tant qu’écrivain public mais également interprète puisque je maîtrise plusieurs langues : le serbe, le croate et le russe. J’interviens d’ailleurs également comme traducteur bénévole, notamment dans le monde du tennis. Cela m’a permis de rencontrer et d’échanger avec des joueurs comme Djokovic, Kafelnikov, Safin, Davidenko, Tipsarevic, Ancic. Sans oublier l’ancien joueur et grand coach Nikola Pilic ou Ivan Ljubicic, le coach de Roger Federer. De belles rencontres. Le tennis est un sport qui me passionne, je crois qu’il est inutile que je le précise.
Faut-il un diplôme particulier pour devenir écrivain public ?
Non, il n’y a pas d’exigences particulières en la matière mais il existe des formations spécifiques. Détenteur d’un double master en commerce international et management, ayant des années d’expérience professionnelle derrière moi, je n’ai pas ressenti le besoin de me former spécifiquement à ce métier. Les écrivains publics ont des profils très divers. Comme notre monde évolue quotidiennement, sur le plan de la législation ou des pratiques professionnelles, par exemple, il importe, bien entendu, de se former soi-même, tous les jours, afin de s’adapter.
Quelles sont les qualités d’un bon écrivain public ?
Il faut savoir écrire, bien entendu, mais surtout savoir écouter pour bien comprendre ce que l’on attend de vous. La diversité des demandes implique également d’avoir des références et des connaissances en ce qui concerne la législation, par exemple. La plupart des gens qui me sollicitent, attendent généralement de moi également des conseils et des informations.
Pourquoi les gens viennent-ils vous voir ? Que rédigez-vous ?
C’est très divers. Je rédige des CV et des courriers pour l’administration. Je remplis des formulaires pour l’Urssaf, des documents relatifs à des demandes de cartes de séjour… Tous les jours, c’est différent. Plus rarement, on me sollicite aussi pour rédiger des discours, à l’occasion d’un mariage ou d’un décès, par exemple.
Que vous apporte ce métier, sur le plan personnel ?
Avant tout la satisfaction d’aider les gens, de leur rendre service, de les aider à gagner en autonomie, de participer à leur rendre la vie plus douce. C’est parfois très frustrant, aussi. Je souscris pleinement à la citation de Confucius lorsqu’il dit que « quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner du poisson » mais, au quotidien, j’avoue que les gens attendent surtout de moi que je leur donne du poisson. Notamment car nous sommes souvent dans l’urgence.
Vous recevez beaucoup de monde ?
Oui je suis pas mal sollicité par les gens vivant dans le quartier mais pas uniquement. Certaines personnes viennent de Fameck, de Nancy ou bien encore de Thionville.
Un écrivain public rêve-t-il parfois d’écrire des livres ?
J’en ai déjà rédigé un, en tant que co-auteur et traducteur. C’est un livre qui traitait de l’immigration en provenance des pays de l’Est en Moselle. J’ai également participé à la rédaction d’un ouvrage « Atelier écriture » de thérapie psychologique et psychiatrique, un projet du Centre médico-psychologique de Thionville.
Si j’ai besoin de vos services, je m’y prends comment ?
Vous prenez contact avec l’association CASSIS pour caler un rendez-vous. Et puis on se voit pour faire le nécessaire. Pensez juste à prendre avec vous vos justificatifs et vos documents, si besoin.
Association CASSIS
11 rue de Champagne à Metz-Borny
03 87 75 59 10