En plaçant sa 36e édition sous le signe des « Vertiges », avec près de 200 invités attendus, le festival du Livre à Metz fait écho au monde d’aujourd’hui tout en déployant toutes les déclinaisons du terme, de l’abime à l’intime. Du 14 au 16 avril 2023.
Le mot vertiges s’ouvre en effet à de multiples interprétations. Celle d’un regard porté sur l’agitation du monde qui nous entoure et qui nécessite parfois paradoxalement à prendre encore plus de hauteur. Tels les vertiges de l’histoire, de la géopolitique, du pouvoir, de la nature ou de l’urgence liée au climat, de la technologie et du numérique, de l’avenir, de l’investigation – tellement approprié pour ce festival Littérature & Journalisme. Jusqu’aux aux vertiges intérieurs que peuvent représenter l’absence, la violence, la mort, l’emprise… Qu’il ne faut toutefois pas forcément appréhender de manière négative, comme ce peut être le cas de la création, de la hauteur avec la montagne vue sous des prismes originaux, de l’engagement, des sens, du voyage avec le toujours passionnant et passionné Olivier Weber, ou encore de l’amour.
Autant de tables rondes proposées au public du Livre à Metz où l’on retrouvera, à titre d’exemples, les journalistes Margaux Benn ou Victor Castanet pour le thème de l’investigation, tous deux lauréats du Prix Albert Londres 2022 (respectivement en catégories presse et livre pour Les Fossoyeurs) ; pour celui de l’histoire la jeune romancière algérienne Kaouther Adimide ; la notion de deuil et de fin de vie se nourrira des mots de Benoît Cohen ; l’engagement de ceux du slammeur Rauda ; la géopolitique sera abordée sous l’éclairage de la politologue Tatiana Kastouéva-Jean et la journaliste Émilie Aubry (Le dessous des cartes sur Arte), l’une des invitées d’honneur. La seconde journaliste invitée d’honneur, la romancière mauricienne Nathacha Appanah participera à la thématique de l’absence et du souvenir. On les retrouvera toutes deux ensemble pour 2 moments, notamment pour partager avec nous les livres qui ont bousculé leur vie.
Car les rendez-vous promis par le festivals sont riches et variés, comme toujours. Des rencontres, multiples, aux grands entretiens avec Pierre Haski, fidèle de la manifestation, Christophe Boltanski, Olivier Mannoni, le traducteur de Mein Kampf, Justine Augier qui parlera du pouvoir de la littérature, notamment au moment du deuil, ou Véronique Ovaldé.
Aucun genre n’est oublié, du polar à la science-fiction. Sans oublier la BD – avec le sensible Emmanuel Lepage en invité d’honneur – et la jeunesse où Gilles Bachelet tient le même rôle, genres qui bénéficient chacun d’une programmation propre.
Comme d’habitude, il faudra donc jongler, montre en main, entre des propositions toutes plus intéressantes que les autres. Parce que le festival propose aussi des focus sur des légendes (Louis Aragon, Joseph Kessel), des conférences (« Un débat loyal est-il encore possible ? » avec Jean Birnbaum), des actions de sensibilisation, des expositions, du cinéma et des spectacles avec Ulysse à Berlin (œuvre multimédia, le 12 avril) ou le bal littéraire de clôture.
Le tout sans omettre la remise des différents prix tels celui du Livre à Metz-Marguerite Puhl Demange attribué à Céline Righi pour son premier roman Berline, le Prix Frontières-Léonora Miano à Dima Abdallah pour Bleu Nuit ou le Prix Graoully à Laurie Agusti pour son album Un matin.
Réservons le mot de la fin à Aline Brunwasser, présidente du Livre à Metz, en guise de rappel : « Ce festival, c’est la possibilité de vrais dialogues, de rencontres, de donner son avis et d’aiguiser sa curiosité. » Des invitations précieuses en ces temps tourmentés.
Du 14 au 16 avril 2023 / lelivreametz.com