Après Rover en 2012 et Let It Glow en 2015, Rover est de retour avec un 3e album plus intime et mélancolique. Pour réaliser Eiskeller, qu’il présentera à la Boîte à Musiques (BAM) cet artiste salué par la critique s’est enfermé dans des glacières désaffectées à Bruxelles.
Artiste souvent décrit comme un nomade, qui n’a d’ailleurs pas choisi son nom de scène par hasard (to rove en anglais signifie errer), Timothée Régnier (dans la vie) est aussi un homme épris de scène et de tournée. La précédente avait duré deux ans et demi. Celle qui a démarré tranquillement en octobre. L’homme à la carrure imposante et au regard souvent dissimulé derrière des lunettes noires sera de passage à Metz, accompagné seulement sur scène de sa guitare et du batteur Antoine Boistelle. Le rendez-vous mosellan marquera la pénultième date de ses concerts en 2022, avant un ultime rendez-vous prévu le 15 décembre au Centquatre à Paris.
À nouveau sur les routes, le colosse à la voix d’ange, capable de chanter dans les aigus et les graves, remet donc le couvert. Viscéralement attaché aux Côtes-d’Armor qui l’ont vu naître, Rover l’est tout autant aux années 70, qui continuent d’imprégner son univers sonore. Impossible aussi pour lui de se défaire de Bowie, de Dylan et des Beatles, qui continuent de hanter le grenier de ses influences. On pourra aussi ajouter, dans un tout autre genre, Bach, un compositeur qu’il vénère.
Son confinement volontaire d’environ 14 mois en Belgique – avec laquelle il a tissé des liens étroits (les Belges sont selon lui ceux qui se rapprochent le plus des Bretons) – aura permis à ce multi-instrumentiste de secouer ses habitudes et de sortir du confort des studios. Cette expérience marquante à plus d’un titre – sur le plan artistique, psychique et intellectuel dira-t-il – a accouché de petits bijoux de mélancolie et de pudeur, le tout conçu à des températures comprises entre 8 et 12 degrés. Ça n’a pas empêché ce grand solitaire de signer un disque très chaleureux, contemplatif par moments.
Eiskeller (cave à glace en allemand) déroule 13 chansons où il rend notamment hommage à Roger Moore et à un arbre qui lui est cher dans les Hautes-Alpes (To This Tree). Fidèle à son habitude, le Breton a choisi l’anglais pour habiter ses textes. Une langue qui a bercé les jeunes années de ce fils d’expatriés, passé entre autres par New York et le Japon.
Le 2 décembre, à 20h30, à la BAM