Le commerce équitable propose de réduire les inégalités sociales et environnementales engendrées par le commerce conventionnel.
L’origine du commerce équitable ne date pas d’hier puisqu’il s’enracine au sein des socialistes utopiques, notamment aux États-Unis. Josiah Warren (1798-1874) semble en être le précurseur dans ses expérimentations menées au sein de la Communauté New Harmony de Robert Owen. Ce terme, utilisé dès 1827, a ensuite été utilisé à plusieurs reprises comme dans la communauté des Équitables Pionniers de Rochdale en 1844.
Le commerce équitable prend véritablement forme dans les années 1960, avec l’essor des boutiques spécialisées dans la vente de productions artisanales et alimentaires. En France, le premier magasin Artisans du monde naît en 1974 sous l’impulsion de l’abbé Pierre.
Ses principes
Outil de la transition écologique et solidaire, le commerce équitable garantit aux producteurs des prix stables et rémunérateurs pour leur permettre de vivre dignement de leur travail et adopter des modes de production respectueux de leur environnement.
La mise en place d’une filière de commerce équitable se concrétise par l’instauration d’un partenariat entre un acheteur (une entreprise) et des organisations de producteurs (paysans ou artisans en général). À cette occasion, un ensemble de règles sont fixées, qui précisent les engagements de chacune des parties, autour de 8 points clés :
– Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée
– Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs
– Le versement d’un montant supplémentaire destiné au financement de projets collectifs
– Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations
– La transparence et la traçabilité des filières
– La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables
– La valorisation des modes de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité, tels que l’agroécologie
– Le recours à des systèmes de garantie ou labels reconnus par la Plateforme RSE (Responsabilité sociétale des entreprises)
En France, le commerce équitable génère 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel (2020). Les ventes ont triplé en valeur, entre 2014 et 2020.
Equitable ou éthique ?
Le commerce éthique a pour objectif de favoriser de bonnes conditions de travail chez les producteurs en se basant principalement sur des valeurs morales et responsables ou un code de « bonne conduite ». L’ambition est de favoriser des chaînes de production (internationales) respectueuses des Hommes comme de l’environnement. Comme indiqué ci-contre, le commerce équitable concerne surtout les rapports commerciaux (Nord-Sud) et vise à développer une forme de commerce alternative, sociale ou « parallèle » au commerce international et cela via la mise en œuvre de différents principes, règles et engagements (voir ci-contre). Le commerce équitable peut donc être considéré comme une « expression », parmi d’autres, du commerce dit éthique mais l’inverse n’est pas vrai : le commerce éthique n’est pas (de facto) équitable.