Pour fonctionner, l’hôpital public a recours à de nombreux intérimaires. L’entrée en vigueur de la loi Rist bouscule la donne et risque de compliquer un peu plus encore l’organisation des urgences.
Ce n’est pas un scoop les hôpitaux publics sont confrontés à des difficultés d’organisation. Régulièrement, le CHR de Metz-Thionville, par exemple, communique afin de rappeler à la population qu’avant de filer aux urgences, il importe de se rapprocher de son médecin traitant. La situation pourrait se tendre encore un peu plus, les services hospitaliers du public devant composer avec un changement de taille. Depuis début avril la loi Rist est entrée en application. Cette loi votée en 2021 plafonne les revenus des médecins intérimaires à 1.390 euros les 24 heures de garde. Une belle somme. Mais qui est bien en-deçà de ce qui se pratique. Certains praticiens exigeraient parfois beaucoup plus, jusqu’à 4.000 euros la garde. Ce que réfute catégoriquement le Syndicat National des Médecins Remplaçant Hospitaliers (SNMRH). Et si ça négocie certainement ferme en coulisse, les établissements sont bien obligés de céder car faute d’anesthésiste, par exemple, le bloc opératoire ne peut pas fonctionner. C’est précisément pour éviter les dérives financières que la loi Rist a été créée. À partir du moment où un plafond est fixé, les « mercenaires » comme les appellent leurs détracteurs, vont devoir rentrer dans le rang. Ou pas. Ils peuvent aussi choisir d’exercer autrement ou de ralentir le rythme. Ce qui pose un petit souci car le recours aux intérimaires n’est pas symbolique. Il va même crescendo depuis des années. Tant et si bien qu’ils participent à faire tourner les établissements. Et avec moins d’intérimaires, forcément ça se complique surtout durant les périodes de congés (et dans deux mois, les « grandes vacances » débutent). Il va donc falloir que les hôpitaux publics composent ou réussissent à attirer ces médecins et ces spécialistes pour qu’ils intègrent les équipes de manière pérenne, en leur proposant des CDD ou des CDI attrayants. Mais si c’était si simple, ce serait déjà fait. Si l’hôpital public était attractif, les effectifs seraient au complet. Et le recours aux intérimaires, symbolique.