Considéré comme l’un des principaux artisans du renouveau baroque des années 70, Barthold Kuijken propose avec Les Curiosités esthétiques un beau programme de musique de chambre dédiée à la flûte traversière qui nous fera voyager de Marin Marais à Jean-Sébastien Bach.
La venue de Barthold Kuijken à Metz peut légitimement être perçu comme un événement. Avec Harnoncourt, Brüggen et ses deux frères, Wieland et Sigiswald, il a contribué à dépoussiérer de façon définitive l’appréhension des styles en musique, et ce non seulement dans le domaine de la musique baroque.
Le légendaire traversiste belge sera quelques jours en mars à Metz pour donner une masterclasse aux étudiants musiciens de la région, et animera une conférence. Avant ce concert pour lequel il sera accompagné de son ancien élève au Conservatoire Royal de musique de Bruxelles, Jean-Pierre Pinet, d’Étienne Mangot au violoncelle et de Vincent Bernhardt au clavecin.
Et ce pour un panorama de presque un siècle qui part de la période du dernier tiers du XVIIe siècle où la flûte traversière a connu d’importantes modifications structurelles en France pour qu’elle rivalise avec la flûte à bec et le hautbois, devenant l’instrument favori de Louis XIV, et qui nous amènera jusqu’à la Prusse à la cour de Frédéric le Grand avec Carl Philipp Emanuel Bach.
Un programme qui nous fera apprécier des Pièces en Trio pour deux instruments de dessus (flûtes à bec ou traversières, hautbois, violons, dessus de viole de gambe) et basse continue du célèbre gambiste Marin Marais, le XIIIe concert de François Couperin destiné à deux instruments à l’unisson, c’est-à-dire identiques, joué à l’époque à la cour du Roi de France, la Sonate en Trio à la française de Telemann (dont le titre montre bien l’influence qu’a pu alors exercer la musique française), le Sonate en Trio BWV 1039 de Johann Sebastian Bach. Avant de s’attaquer au répertoire de la descendance de ce dernier, avec les Duos pour deux flûtes de Wilhelm Friedemann Bach et enfin le Solo senza basso de Carl Philipp Emanuel Bach, l’une des œuvres majeures du répertoire pour flûte seule. Dont la modernité anticipe l’évolution que connaitra l’instrument par la suite.
Le 24 mars à l’Arsenal de Metz