Patrick Weiten, le président du Département de la Moselle, mobilise les élus et affûte ses arguments afin de favoriser la création d’une ligne ferroviaire entre Sarrebruck et Luxembourg via Bouzonville et Thionville. Entre la SNCF qui phosphore, la Région qui s’interroge et les Luxembourgeois qui penchent pour une autre option, il importe assurément… d’accélérer.
Patrick Weiten, le président du Département de la Moselle, Armel Chabane le maire de Bouzonville, président de la Communauté de Communes Bouzonvillois Trois Frontières et Vice-Président du conseil départemental de la Moselle ainsi que les maires de la CCB3F se sont réunis, le 21 février dernier devant la gare (fermée) de Bouzonville afin d’afficher leur volonté, commune, de voir relancer la ligne ferroviaire entre Sarrebruck et Luxembourg. Via Forbach, Bouzonville et Thionville. Comprendre une ligne qui desservira différentes communes mosellanes de ce territoire.
Les arguments ne manquent pas. Rouvrir cette desserte ferroviaire, c’est agir en faveur d’une mobilité décarbonée de proximité, à l’heure où la population locale n’a pour l’heure guère d’autres possibilités pour se déplacer que d’emprunter la voiture. C’est aussi attiser l’attractivité de ce territoire rural tant sur le plan économique qu’en termes de qualité et cadre de vie ou d’emploi. C’est encore optimiser la mobilité à l’échelon de la Grande Région qui en a impérativement besoin pour continuer à se développer. Cette desserte aurait d’ailleurs aussi pour intérêt de soulager un tantinet l’A31.
Et puis, plus concrètement, les infrastructures sont déjà en place, les gares mais également les voies ferrées qui accueillent encore une activité fret. « Elles sont en état, il suffit de mettre des trains sur les rails », a indiqué Patrick Weiten. Mieux encore, les wagons seront occupés affirme le président du Département s’appuyant sur les premiers résultats d’enquêtes de fréquentation menées par la collectivité. « Mettez des trains et vous verrez, il y aura des usagers ! », affirme-t-il. La SNCF qui a procédé à une étude (prochainement dévoilée) semble, pour l’heure, visiblement plus « circonspecte ».
En mode « action », Patrick Weiten a d’ores et déjà annoncé qu’il entendait intervenir pour inscrire le dossier à l’ordre du jour de la prochaine Commission intergouvernementale franco-luxembourgeoise. En sachant que les élus mosellans vont devoir convaincre la SNCF, l’Etat et la Région mais également le Grand-duché qui est favorable à une liaison via Metz (voir ci-contre), de tout l’intérêt de leur projet. En tout cas pas question de prendre le train en marche.
L’autre option : via Metz pour le Luxembourg…
Dans un entretien accordé au Saarländischer Rundfunk (SR), en janvier dernier, François Bausch le ministre luxembourgeois de la Mobilité, s’est déclaré favorable à la création d’une liaison (directe) Sarrebruck-Luxembourg via la France. Une date a même été avancée quant à sa (possible) entrée en service : 2035. Mais contrairement au tracé défendu par Patrick Weiten et les élus de la CCB3F, c’est via Metz que passerait la ligne, l’option « Bouzonville » étant qualifiée de « difficilement envisageable » par le ministre. Dernière précision, se rendre de Sarrebruck à Luxembourg est aujourd’hui possible, bien évidemment, mais le « voyage » dure deux heures et implique au minimum un changement.