Plaisir d’offrir, joie de recevoir, un cadeau est une fête en soi. Empreint d’émotions, il marque un événement joyeux ou parfois triste.
Au-delà de l’objet en lui-même, un cadeau a une signification très forte. Qu’il soit attendu ou imprévu, tout petit ou très gros, un cadeau est un témoignage d’amour, de tendresse, d’amitié ou de reconnaissance. Ainsi, en véhiculant ces émotions, il crée et maintient un lien avec celui ou celle qui le reçoit. En effet, un message subliminal est toujours passé à travers un cadeau.
Offrir n’est pas un acte anodin parce qu’un cadeau doit pouvoir répondre à une attente, coller à une passion ou à un besoin de la personne à qui il est offert. Mais ce qui touche dans le présent, c’est avant tout le temps qu’a consacré le donateur dans le soin apporté à le choisir, à l’emballer et dans sa personnalisation.
Le geste d’offrir part de la plus honorable des attentions, du plus affectueux des élans : faire plaisir, créer la surprise, raviver ses liens avec la personne. Pourtant, pourquoi à chaque Noël, sommes-nous pris par la même frénésie d’achats, partagés entre la joie et l’obligation d’offrir ? Pourquoi sommes-nous quelquefois déçus, froissés par les présents reçus, jusqu’à parfois vouloir s’en débarrasser ? Un cadeau peut devenir un fardeau pour celui qui donne comme pour celui qui reçoit.
Noël tourne souvent à l’aberration, mais c’est une tradition dont on peut difficilement s’exclure en ne rien offrant. Alors on se sent obligé d’acheter des choses qui s’avèrent parfois inappropriées voire superflues et qui ne tiennent pas compte du désir ou des attentes profondes de l’autre. Si offrir un cadeau, c’est lancer un signal fort à l’autre, c’est aussi prendre le risque de rater sa cible, de blesser, d’attrister, et même de briser la relation…
Savoir offrir, c’est avant tout soigner son rapport à l’autre, mais somme toute, ce qui compte, n’est-ce pas la qualité de l’attention qu’on lui porte.