La Philharmonie Luxembourg accueillera une pointure du piano le 18 décembre. Nul autre que Grigory Sokolov, dont les concerts tiennent souvent en haleine leurs auditoires. Le virtuose russe interprétera des oeuvres de Purcell, Brahms et Beethoven.
J’aime tout ce que l’on peut appeler une bonne musique, et tout ce que j’aime je voudrais l’interpréter. » Ainsi parle et vit Grigory Sokolov. Un personnel singulier que ce prodige dont le répertoire se fout du carcan, à tout le moins d’une frontière qui brimerait sa technique époustouflante. Le répertoire en question vogue de la Renaissance au 20e siècle.
Sokolov, c’est l’histoire d’un destin forgé pour les étoiles. Quand Grigory apprivoise le piano, il n’a que 5 ans. À peine douze lorsqu’il offre son premier récital à Moscou, en reprenant notamment des pièces de Bach, Beethoven, Debussy, Chopin ou encore Shumann. Et lorsqu’il décroche la médaille d’or du prestigieux Concours Tchaïkovski – devant son idole Emil Gilels – il n’est même pas majeur (16 ans).
Sevré de représentations internationales jusqu’à la fin des années 80 – tant il était difficile pour les artistes de l’URSS d’alors de se produire à l’étranger – le natif de Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) s’est bien rattrapé depuis. Avec sa stature physique, musicale et émotionnelle, ce monstre sacré du piano ne laisse jamais son auditoire de marbre. On le décrit comme atypique, on loue l’originalité de ses interprétations et la particularité de ses sonorités. Sur scène, il ne fait qu’un avec son instrument. L’intéressé assume cette fusion. « Pour moi, le piano doit être considéré comme un être vivant. On doit se compléter l’un l’autre. »
Du haut de ses 72 ans, Grigory Sokolov a toujours soif de représentations. Le pianiste virtuose continue de parcourir le monde, à raison d’environ 80 récitals chaque année, dit-on. Peut-être et surtout parce que le contact avec le public s’avère primordial à ses yeux. Primordial car, pour reprendre les mots de ce collectionneur de sous-bocks, « il n’y a pas de gouffre plus profond que celui qui sépare l’homme d’un microphone. » C’est peut-être ce qui explique pourquoi il fuit les studios d’enregistrement, leur préférant les captations en direct, comme cela avait été le cas, par exemple, pour le récital de Salzbourg en 2015.
Dimanche 18 décembre, à 19h Grand auditorium
La grande messe de Beethoven
L’œuvre qui résonnera le 19 décembre dans le grand auditorium de la Philharmonie Luxembourg est un des monuments de la musique classique. De quoi parle-t-on ? De la Missa Solemnis, sans conteste la création la plus ambitieuse – mais aussi la plus longue (près de 90 minutes) – de Ludwig van Beethoven. Cette pièce majeure du répertoire classique figure en bonne place aux côtés du Requiem de Mozart et de la Messe en si mineur de Bach. Il s’agit de la seconde messe de Beethoven, après la Messe en ut. La partition monumentale de Missa Solemnis a de quoi impressionner les chefs d’orchestre. Certains ont pris pour habitude de la diriger. C’est le cas de Philippe Herreweghe, qui a même enregistré cette œuvre dès 1995.
Le chef d’orchestre et de chœur belge sera aux manettes de la soirée luxembourgeoise, placée sous le signe du religieux, mais également de l’humanisme et de la paix. Le directeur musical ne sera pas seul sur la scène du grand auditorium. Il sera entouré de deux ensembles qu’il a lui-même fondés. D’un côté l’Orchestre des Champs-Élysées. De l’autre le Collegium Vocal de Gand. Le premier a vocation à jouer des morceaux de la musique romantique, tandis que le second a pour habitude de se consacrer au répertoire baroque.
Ce concert sera aussi l’occasion d’entendre de très belles voix. Quatre solistes de haut vol feront planer leur tessiture dans l’enceinte grand-ducale. Plus précisément la soprano Eleanor Lyons, la mezzo-soprano Eva Zaïcik, le ténor Ilker Arcayürek et le basse Thomas E. Bauer.
Lundi 19 décembre, à 20h Grand auditorium de la Philharmonie Luxembourg
Un voyage avec Bach
Le grand auditorium de la Philharmonie Luxembourg a rendez-vous le 12 décembre avec Johann Sebastian Bach. Ou plutôt avec l’un de ses plus fervents ambassadeurs, en l’occurrence Sir András Schiff. Avec ce chef d’orchestre de réputation mondiale, les concerts ont tendance à déborder du cadre ordinaire. Le pianiste né à Budapest, qui est aussi conférencier, pédagogue et chef d’orchestre, jouera la quasi totalité du cahier des concertos pour clavier, plus précisément les pièces BWV 1052 (ré mineur), BWV 1053 (mi majeur), BWV 1054 (ré majeur), BWV 1055 (la majeur), BWV 1056 (fa mineur) et BWV 1058 (sol mineur). Il ne sera pas seul sur scène puisqu’il sera accompagné de son Capella Andrea Barca. Cet orchestre de chambre, qu’il a fondé en 1999, est composé de solistes internationaux, de musiciens de chambres et d’amis.
Le répertoire de Bach semble chevillé au corps et aux notes du Hongrois. À ses yeux, la musique du prolifique compositeur est spirituelle. « Quand je joue et que j’écoute Bach c’est évident, ce n’est pas une musique matérialiste, c’est une musique religieuse », considère celui qui vit actuellement en Italie, à Florence. Cette saison, il a entres autres donné des récitals en Amérique du Nord comprenant les Variations Goldberg, une œuvre pour clavecin qui, faut-il le rappeler, est considérée comme un des sommets de son immense production. Son Bach est aussi l’un des moments forts des BBC Proms, une série de concerts classiques qui a lieu chaque été en Angleterre. Il se produit par ailleurs régulièrement aux festivals de Verbier, Salzbourg et Baden-Baden.
Lundi 12 décembre, à 20h Grand auditorium de la Philharmonie Luxembourg