Depuis sa création il y a un demi-siècle, le club de tir sportif de vitesse de Woippy fait du bruit, et pas seulement par la voie des armes. L’entité présidée par Gauthier Sallet s’illustre par l’obtention de résultats de haut standing. Présentation.
Lors d’un après-midi de ce milieu d’automne, des bruits de détonations proviennent de la carrière de Saint-Privat-la-Montagne, petite bourgade située à une quinzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Metz. Il n’est pas question de chasse qui vient pourtant de retrouver ses droits, mais bel et bien de tir sportif de vitesse (TSV). En ce lieu, quelques-uns des cent cinquante licenciés du Revolver Club Woippy sont concentrés de manière maximale pour ne pas rater leurs cibles. Tous, respectent alors scrupuleusement la devise en latin de la Confédération Internationale de Tir Pratique « Dilegencia Vis Seleritas » qui signifie « Précision Puissance Vitesse ». Gauthier Sallet, le président de l’entité woippycienne : « aime cette maxime qui colle bien à tout le groupe ». Il faut dire que les principaux concerné(e)s possèdent ces trois qualités à la vue du palmarès notable du RCW.
Parmi les figures de proue de l’association, Mylène Sallet, huit fois championne de France et vice-championne d’Europe dans la décennie 90, ou encore plus récemment Michel Nasso (champion de France 2013, 2014) et Pierre Volpini (champion de France 2018) viennent garnir les rangs de l’effectif woippycien. Pour en arriver à ces titres suprêmes nationaux, il a été forcément question de dur labeur. Pour cela, les athlètes ont pu s’appuyer sur les bonnes structures du club qui se trouvent sur les bans d’Amanvillers et de Saint-Privat-la-Montagne, mais aussi sur un encadrement efficace d’une vingtaine de bénévoles formateurs et initiateurs. Ces derniers viennent prodiguer leurs conseils avisés en plus d’assurer leur sécurité. Dans cette discipline, il est compréhensible qu’on ne lésine pas dessus. Gauthier Sallet le rappelle : « L’arme ne doit pas être orientée vers une direction dangereuse, quand on se déplace et le doigt doit demeurer en dehors de la détente. Si une faute de sécurité est observée, le tireur est directement disqualifié, que ce soit en entrainement ou en compétition. » La rigueur est donc le maitre-mot pour les membres du club créé en 1970 par René Greff -et toujours fidèle au poste- dans le sous-sol de l’armurerie Anton Florch de Woippy. Depuis ces 52 ans, la présidence est passée entre ses mains puis celle de Richard Davillé et enfin entre celles de Gauthier Sallet en 2011. Voilà onze ans donc que ce dernier s’applique à « continuer à développer le tir sportif de vitesse ». Ces derniers temps, lui et son comité, emploient aussi leur temps au projet d’essayer de récupérer un terrain militaire se trouvant sur la carrière d’Amanvillers pour agrandir le stand existant. Cette manœuvre permettrait, après mise en état, de pouvoir accueillir d’autres licenciés. Les forces de l’ordre pourraient aussi bénéficier de plus de créneaux en semaine pour s’entrainer. Cet agrandissement ne serait pas de trop car le Président du RCW le concède avec un certain dépit : « Nous sommes contraints de refuser des demandes d’inscriptions et beaucoup de personnes désireuses de nous rejoindre sont placées sur liste d’attente. » La place forte mosellane du tir sportif de vitesse est donc victime de son succès. Et elle risque d’être encore mise en lumière avec l’organisation du championnat de France en avril 2023 prochain si la Fédération la lui accorde…
L’interview décalée
Président du club depuis 2011, Gauthier Sallet nous livre quelques enseignements précieux.
Un mot qui définit le Tir Sportif de Vitesse
Il y en a trois qui me viennent à l’esprit et il est difficile de faire un choix parmi eux. Je songe aux mots précision, puissance et vitesse. Ils sont l’essence de notre sport.
Une qualité requise ?
Je viens d’en citer déjà précédemment, mais j’ajouterais sans aucune hésitation celle de la concentration. Ce trait est essentiel à la bonne pratique de notre discipline.
L’arme parfaite ?
Selon moi, une arme semi-automatique à visée électronique comme l’infinity, le Cz ou le Bull.
Un tireur ?
Encore une fois, il n’y a même pas l’ombre d’un doute pour moi, je choisis Eric Grauffel, qui est Français mais surtout 8 fois champion du monde IPSC dans 3 disciplines différentes.
Un rêve pour le RCW
C’est bientôt Noël (rires) alors je dirais qu’il serait bien pour nous de posséder un stand permettant de tirer dans les 3 disciplines (handgun, rifle, shotgun).