Sens :s’engager dans une entreprise, prendre une décision en s’interdisant de revenir en arrière
Un peu d’histoire
Hernan Cortès en espagnol et Fernand Cortez en français est né en 1485 à Medellin, en Estrémadure, l’une des régions historiques de l’Espagne.
Notre homme, qui est issu d’une famille noble, abandonne ses études de droit et quitte l’Espagne pour arriver à Saint-Domingue en 1504. Huit ans plus tard, en 1511, il se trouve à Cuba où il est installé comme planteur et où il devient le secrétaire du gouverneur Diego Vélasquez.
Suivant avec intérêt les différentes découvertes effectuées par ses compatriotes dans la région, Fernand Cortez apprend que deux d’entre eux, Grijalva et Alvarado ont abordé la côte voisine du Yucatȧn et y ont trouvé des traces bien vivantes d’une civilisation différente de celles rencontrées jusqu’à présent.
N’écoutant que son courage et les désirs du gouverneur de Saint-Domingue, Fernand Cortez tente de réunir en grande hâte une troupe et quelques vaisseaux. Mais il lui faut de l’argent et il va avoir beaucoup de mal à en trouver.
Parmi les hommes qui l’accompagnent, il y a Anton de Alaminos qui a participé à l’un des voyages de Christophe Colomb, qui a aussi guidé en 1512 l’expédition de Ponce de Léon vers la Floride puis qui a été le pilote des voyages de repérages vers le Yucatȧn avec Juan de Grijalva. On peut affirmer sans se tromper qu’il connaît parfaitement les lieux !
Cortez lui offre le commandement de l’un de ses navires.
Cortez quitte l’île de Cuba le 18 février 1519. Ses six vaisseaux hissent les voiles en direction du continent américain.
À bord, ils transportent cinq cent huit soldats, cent dix matelots, deux cents Indiens de Cuba ainsi que dix canons lourds, quatre fauconneaux et treize chevaux. Tels sont les effectifs d’un général qui part à la conquête d’un pays plus grand que l’Espagne et peuplé de millions d’hommes et de femmes qui sont bien décidés à se défendre.
Arrivé dans la baie de San-Juan de Ulúa, le vendredi saint 21 avril 1519, Cortez décide de « brûler ses vaisseaux », de sorte à ne plus pouvoir rebrousser chemin, avant de recevoir la visite du gouverneur du lieu venu les accueillir au nom de son maître, l’empereur Moctezuma II, neuvième souverain Aztèque.
En apprenant l’arrivée de ces hommes au visage clair sur ses terres, l’empereur y a vu une étrange coïncidence avec une très ancienne légende résumant le destin tragique du Mexique.
Cette légende raconte en substance que « jadis, un grand Dieu, qui n’était pas de race aztèque, le teint blanc et la barbe longue, nommé Quetzalcóatl, le serpent aux plumes vertes, s’était embarqué vers les mers de l’Orient, vers le rivage mythique de la rouge Tlapallan et, depuis lors, son retour était prédit. Des prodiges inquiétants : le soulèvement du lac de Tezcuco, et le passage de comètes laissaient prévoir que ce retour était proche ».
Malheureusement, c’est une page noire de l’histoire qui commence. Après le siège de soixante-quinze jours de Tenochtitlan (future Mexico), l’assaut final, lancé le 13 août 1521, donne la victoire définitive aux Espagnols : ils viennent de conquérir le Mexique.